DUPUY FLORENT/SIPA
Dans une interview accordée au Journal de Mayotte, Mohamed Hamissi, ingénieur en transports a fait le point sur les projets en cours à Mayotte pour mettre en place des transports en commun public dans le département.
Le déficit de services publics a un impact considérable sur le quotidien des Mahorais. Faute de transports en commun, les gens sont obligés de se lever très tôt. Les enfants sont souvent en danger et victimes de caillassages sans compter la fatigue causée par les heures de marche. Mohamed Hamissi, ingénieur en transports tire alors la sonnette d’alarme, car Mayotte est le seul département privé de transport en commun public terrestre. Les habitants sont par exemple contraints de débourser 10 euros pour aller de Kani Keli à Mamoudzou, a-t-il déclaré. "L’urgence aujourd’hui c’est de mettre en place un service public de transports urbains et interurbains, avec Caribus, et une ligne de transports maritimes. C’est un droit de la population.", a-t-il lâché dans les colonnes du Journal de Mayotte.
Plusieurs projets ont été présentés pour pallier à ce manque de services publics à Mayotte. C’est le cas par exemple de "Treni bile" (Train bleu) présenté par le Département. Mohamed Hamissi met en doute la faisabilité de ce projet en termes de rentabilité et de progressivité. L’ingénieur en transport a en effet évoqué le coût élevé du tramway ou du métro grand gabarit, mais aussi le problème de la tarification qui constitue un blocage pour la rentabilité du projet. "Il faut donc penser en terme de coopération entre les intercommunalités et le Département-région, comme ça se fait partout dans le monde, et surtout, ne pas générer une guerre de modes de transport entre les collectivités, ce serait la catastrophe.", a proposé l’ingénieur. Il a ensuite insisté sur la nécessité de poser les bonnes bases comme le type de réseau à mettre en place, les modes de transport, le financement sans oublier la place des taxis collectifs.
En ce qui concerne le projet de train, Mohamed Hamissi estime que cela prendrait des années alors qu’il y a urgence. L’espoir est actuellement fondé sur l’implantation d’une voie dédiée aux bus proposée par le projet Caribus.
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