Le gouvernement annonce vouloir mettre fin au logement social à vie. Il faudrait, pour ça, que les bailleurs sociaux examinent régulièrement la situation personnelle et financière de leurs locataires, veiller à ce que leurs revenus ne dépassent pas les plafonds prévus. Cela servirait à diminuer les listes d’attente des candidats qui souhaitent y accéder. Les professionnels sont loin d’être convaincus.
"Quand on a 5 ,2 millions de logements sociaux en France et 1.8 million de ménages qui candidatent légitimement pour y entrer, est-il normal qu’ils soient empêchés de le faire ?", c’est une phrase prononcée par le ministre du Logement qui relance le sujet de l’habitat social.
Certains dossiers seraient-ils privilégiés ? "Je pense qu’il y a fortement de l’abus sur les logements sociaux mais après faut peser le pour et le contre. Il doit y avoir de bonnes raisons pour qu’un logement soit attribué ou non", "je pars du principe où les dossiers doivent être étudiés en profondeur", estiment des passants interrogés.
Il faudrait s’attaquer à ceux qui ne correspondent plus aux critères sociaux pour bénéficier d’un logement social. Sur l’île, seulement moins de 1% ne seraient plus éligible.
Même si plusieurs critères sont à respecter comme le respect du plafond des ressources, certains profils peuvent être prioritaires. Si vous êtes victime d’un handicap par exemple ou encore si on a des enfants en bas âge. Pour les professionnels du secteur, ce combat ne serait pas le bon pour répondre à la problématique du logement.
"Vouloir montrer du doigt un locataire de logement sociaux je crois que ce n’est pas ça qu’il faut faire. Il faut que ce gouvernement s’attelle à se mettre vraiment au travail, pour trouver des solutions. Aujourd’hui à La Réunion, on est dans une situation critique, c’est une crise sociale sans précédent. Il faut obliger déjà les communes qui ne construisent pas les logements à en construire", affirme Erick Fontaine, administrateur de la CNL.
Un manque de construction, mais aussi des difficultés à trouver de nouveaux hébergements plus adaptés pour les jeunes profils. "Les locataires du parc social ne partent plus de leur logement, car ils ne trouvent pas d’autre logement. Comment on organise cette mutation et ce parcours social ? On a surement un travail à faire", explique la directrice générale de la SHLMR, Valérie Lenormand.
Cette annonce du ministre du Logement ne manquera pas d’être débattue à l’Assemblée nationale.
C’est une proposition démagogique, probablement à quelques semaines des Européennes pour séduire. Mais la réalité est tout autre. Il faut dire à ceux qui nous regardent que depuis que Macron est Président de la République, il n’a jamais considéré le logement comme une priorité et depuis le début de son premier quinquennat a perdu 10 milliards d’euros", soutient Philippe Naillet, député de La Réunion.
A La Réunion, 45 000 demandeurs de logement sociaux restent pour le moment sans réponse.