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Le lundi 08 mai, les présidents des Comores et de la France ont discuté lors d’une rencontre discrète et assez courte. L’opération "Wuambushu" a dû être au centre des discussions des chefs d’Etat.
Depuis le début de l’opération "Wuambushu" à Mayotte, la relation entre les Comores et la France s’est détériorée. Ce sujet sensible a été sûrement mis sur la table pendant la brève réunion entre Emmanuel Macron et Azali Assoumani.
Les échanges ont duré une quarantaine de minutes. Hamada Madi, conseiller diplomatique du chef de l’État comorien a certifié la rencontre à l’AFP. Une information qui a été validée par l’Elysée à l’AFP. Le contenu des discussions n’a pas été communiqué par les deux parties. Après cet échange au sommet, un déjeuner au Quai d’Orsay entre les ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur des deux nations a été décidé.
Depuis le 24 avril 2023, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a démarré une série d’actions policières ayant pour but de déloger les sans papier, enlever les bidonvilles et combattre la délinquance qui sévit dans l’archipel. Cette opération a été nommée "Wuambushu" qui signifie "reprise" en mahorais. Dépassés par la crise migratoire, qu’ils vivent depuis des années, bon nombre des habitants et les élus de l’île, apportent leur soutien à "Wuambushu".
A l’inverse, de nombreuses associations juge l’opération "brutale" et "anti-pauvres". Dans une interview accordée au journal Le Monde, le chef d’état des Comores assure qu’il a annoncé son opposition à l’opération à Emmanuel Macron au début de l’année. "Cela aurait pu être plus discret et efficace. Il y a un vol et un bateau entre Mayotte et Anjouan", une île comorienne, "tous les jours", regrette-t-il
Azali Assoumani révèle qu’il "demande la levée" du visa imposé par la France "qui fait que les Mohéliens, les Grand Comoriens et les Anjouanais ne sont pas libres d’aller et venir à Mayotte, pour voir leur famille par exemple".