Partir volontairement de la maison familiale, disparaître pendant quelques heures, quelques jours, ce phénomène prend de l’ampleur chez les plus jeunes. Pour prévenir ce type de comportement, les spécialistes insistent sur le dialogue et l’échange.
En France, on compte plus de 40 000 signalements de disparition en 2023, dont 45% de fugues. Un passage à l’acte souvent synonyme de mal-être chez les adolescents. La maison des adolescents accueille tous les enfants de 11 à 21 ans pour tous les problèmes liés à l’adolescence. Ils peuvent libérer leur parole, avec ou sans leurs parents, la communication est souvent la première solution.
"C’est donner à l’autre l’opportunité de s’ajuster et de comprendre. On les aide à pourvoir dire par eux-mêmes et s’il faut on peut se substituer à leur parole ou même la renforcer pour qu’elle soit entendue", explique le docteur Éric Bouloc, psychologue.
Renouer le dialogue avec son enfant n’est pas toujours chose aisée, les familles peuvent alors se tourner vers des professionnels de santé. D’autant que la fugue n’est pas quelque chose à prendre à la légère.
"Fuguer c’est quitter une situation insupportable. Ils peuvent quitter cette situation insupportable en se donnant la mort, en agressant quelqu’un ou en allant ailleurs", indique le docteur Frédéric Mourgues.
L’autre volet pour mettre fin à une fugue est le signalement. Un adolescent seul dehors est vulnérable, les conséquences peuvent être dramatiques. "La rue c’est violent, un enfant qui passe une nuit dehors, c’est déjà une nuit de trop. Il faut le signaler immédiatement, la place d’un enfant n’est pas dans la rue", explique Nicolas Keramidas, vice-procureur de la République de Saint-Pierre.
Les parents ou enfants en détresse peuvent se rendre dans l’une des maisons des adolescents de l’île, une troisième ouvrira prochainement à Saint-Benoît. L’année dernière, plus de 1000 jeunes ont pu trouver de l’aide grâce à ces lieux d’accueil.