Le gouvernement d’union nationale est toujours sous pression actuellement en Tunisie. En effet, les manifestations continuent toujours d’animer les rues des villes tunisiennes, notamment Tunis, la capitale.
Des milliers de manifestants réclament toujours la dissolution du gouvernement d’union nationale, formé quelques jours après la fuite du Président déchu Zine el-Abidine Ben Ali. Dimanche, plusieurs tunisiens pour la plupart venus de régions rurales déshéritées sont arrivés à Tunis. Ils ont ensuite siégé devant les bureaux du Premier ministre pour exiger la démission du gouvernement de transition qui selon eux abrite encore beaucoup de proches de l’ancien Président. Ils ont notamment réclamé la démission du numéro un du gouvernement en poste depuis 1999, Mohamed Ghannouchi. Bravant le couvre-feu instauré dans la capitale, certains d’entre eux ont passé la nuit sur la grande esplanade de la Kasbah située en face de l’immeuble sous la surveillance de l’armée.
Ce lundi, la tension est montée d’un cran quand les manifestants ont commencé à lancer des pierres contre les bureaux du Premier ministre. La police a dû user de grenades lacrymogènes pour disperser la foule. Tous les accès à la Kasbah ont alors été fermés, barrés par des barbelés et des cordons des forces de l’ordre. Par ailleurs, les portes du palais du Premier ministre sont actuellement étroitement gardées par des militaires.
Il est à noter que plusieurs manifestants venaient de la région de Sidi Bouzid, localité qui a vu l’immolation par le feu du jeune marchand de fruits Mohammed Bouazizi, le 17 décembre dernier. C’était l’élément déclencheur de la révolte populaire qui a conduit à l’éviction de Ben Ali qui tenait le pays d’une main de fer depuis 23 ans.