Ce mercredi 14 juin a été adoptée la loi anti-squat. Elle prévoit des sanctions plus dures pour les squatteurs, 3 ans de prison, 45 000 euros d’amendes. Pour le gouvernement, il s’agit de défendre le droit des propriétaires.
Anasthasie, 54 ans, est propriétaire d’une maison à Saint-Paul qu’elle louait à une famille, depuis 2017. Elle a enfin récupéré son logement après des mois de combat. Sa maison a été squattée pendant un an et demi. Pour Anasthaise, tout n’est pas encore réglé.
"Ma cuisine a été abîmée, à l’heure actuelle je n’ai toujours pas de cuisine. Je dois cuisiner au feu de bois, et je suis obligée de poser ma cafetière à même le sol", raconte Anasthasie.
Les squatteurs lui doivent encore 15 000 euros de loyers impayés. Pour Anasthasie, l’idée de durcir les sanctions n’est pas mauvaise, encore faut-il que celles-ci soient appliquées.
À l’heure où la crise du logement s’aggrave, cette nouvelle loi est fortement contestée. La fondation Abé Pierre dénonce une criminalisation de la pauvreté.
"Cette loi s’attaque aux pauvres plutôt qu’à la pauvreté et aux personnes mal logées plutôt qu’au mal-logement. C’est cela que nous avons dénoncé aux cours de tous les débats parlementaires", indique Mathieu Horau, directeur régional de la fondation abbé pierre.
Pour la confédération nationale du logement le son de cloche est le même, la crainte est de voir le nombre d’expulsions drastiquement augmenter.
"Le dispositif vissale mis en place par le gouvernement aurait du être, pour nous, une obligation dans toutes les locations. Ce dispositif permet au propriétaire, en cas d’impayé, de voir l’État compenser les pertes en cas d’impayés," explique Érick Fontaine, administrateur de la confédération nationale du logement.
En 2022 à La Réunion 56 expulsions ont été réenregistrées et près de 7400 loyers impayés ont été signalés soit 41% de plus que l’année précédente.
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