50 millions d’euros : c’est le montant du déficit du CHU de La Réunion. Cette annonce a provoqué une onde de choc. et la mobilisation des syndicats
Le CHU de La Réunion fait état d’un déficit de 50 millions d’euros. Une rupture nette dans l’amélioration de la trajectoire financière amorcée depuis 2016
Suite à cette annonce, les syndicats se sont immédiatement mobilisés. Les représentants du personnel craignent le retour d’un plan de redressement. "On sait très bien que quand on annonce un déficit comme ça les premières personnes impactées se sera le personnel ou les non-renouvellements de contrat." décrit Jean-Marc Velia, secrétaire départemental CFDT CHU Felix Guyon.
"Oui nous nous inquiétons qu’un plan de retour à l’équilibre soit remis en place. Sur ce CHU pénalisant tous les hospitaliers, surtout la prise en charge de nos familles. Et la qualité de soins dans le CHU", explique Fabrice Grondin, Représentant du personnel Force ouvrière - CHU de La Réunion
Selon un chiffrage de la direction, 35 % des 50 millions sont dû à des facteurs externes non compensés par l’Etat. Tels que les augmentations de salaire décidées lors du ségur de la santé les surcoûts liés à la crise covid , la non révision du coefficient géographique ou encore l’augmentation du rythme des évacuations sanitaires.
"On a la problématique des contractuels, des emplois non pérennes et ces gens là qui font aujourd’hui le travail et qui aide dans cet hôpital risquent de se retrouver à la porte malgré tout", ajoute Joël Payet, Secrétaire adjoint départemental UNSA Santé
Conséquence du déficit : le CHU annonce la mise en oeuvre d’un plan d’action d’efficience. Recrutement gelé pour les 6 mois, lutte contre l’absentéisme, redéploiement d’effectif , mise à jour tarifaire. Les représentants de l’hôpital en appel aussi et surtout à la responsabilité de l’Etat.
"Nous sommes absolument révoltés par le manque de parole du gouvernement et du Président de la République. Mais alors pourquoi on nous a dit en préfecture le coefficient géographique là il serait révisé ? Pourquoi le ministre de la santé revient sur sa parole ?", complète Huguette Bello, présidente de Région.
La dégradation des finances de l’hôpital Réunionnais s’inscrit dans un contexte morose à l’échelle nationale avec 32 établissements qui accusent un déficit total exprimé à 1 milliard d’euros en 2022.
Lionel Calenge, directeur général du CHU de La Réunion a réagi en direct sur notre antenne : "Pour avoir le bon remède il faut avoir le bon diagnostic. Après 6 années d’améliorations continues le déficit du CHU a beaucoup augmenté en 2022 . 50 millions d’euros sur un budget d’1 milliard d’euros c’est beaucoup. Mais c’est aussi à relativiser. Le déficit réel des CHU en 2022 est de plus de 1 milliard d’euros . On voit que c’est une problématique nationale."
"Il y a un portage du plan d’efficience proposé. Il n’y aura pas de suppressions de postes. Il y a une dynamique très importante de création de postes au cours des 3 dernières années soit depuis le début de la crise covid , la fin du copermo , il y a eu 600 postes médicaux et soignants qui ont été créés en tout. 350 dès la tarification à l’activité pour développer des activités de soins et 250 postes sur des financements régionaux et nationaux. Cette dynamique, on s’engage à maintenir le niveau d’emploi. Ce n’est pas un plan de retour à l’équilibre , ce n’est pas un plan de suppression de postes c’est pas un retour au Copermo absolument pas", souligne le directeur général.
Ce plan consiste donc à " maîtriser nos recettes et à mieux maîtriser l’évolution de nos charges."
"il n’y aura pas de suppression de postes permanents, il n’y aura pas de remise en question des accords sur les contractuels." "Les embauches c’est stop pendant 6 mois le temps d’y voir plus clair", affirme à nouveau Lionel Calenge.