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Une récente enquête de santé publique révèle des liens entre migrations et violences sexuelles en France. Les résultats sont issus d’une étude menée sur 273 demandeuses d’asile à Marseille.
Les demandeuses d’asile se trouvent exposées à un risque considérable de violences sexuelles arrivées en France. C’est le constat d’une enquête de santé publique partagée dans la revue scientifique The Lancet (Regional Health Europe) le 17 septembre dernier.
Ces trois dernières années, l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille et la faculté de médecine d’Aix-Marseille ont mené une enquête inédite sur les violences sexuelles à l’encontre des femmes demandeuses d’asile en France. Elles ont interrogé 273 femmes arrivées sur le territoire français, la moitié venant d’Afrique de l’Ouest et le reste du Moyen-Orient, d’Asie ou d’Europe.
Les conclusions de l’étude sont alarmantes : plus d’un quart des femmes interrogées, soit 84 d’entre elles, ont été victimes de violences sexuelles au cours de leur dernière année passée en France. Dix-sept d’entre elles ont été victimes de viol. Les chercheurs indiquent que les mois suivants l’arrivée dans un pays d’accueil européen semblent être une période à haut risque de violences sexuelles pour les femmes demandeuses d’asile.
Plus choquant encore, l’enquête révèle que les demandeuses d’asile ont dix-huit fois plus de risques d’être victimes de violences sexuelles en France que les femmes françaises de la population générale. Parmi elles, 40 % ont subi des mutilations génitales.
Les femmes les plus vulnérables sont celles qui n’ont pas de logement stable, qui sont mal hébergées, sans compagnon, et qui ont déjà été victimes de violences. Un silence entoure ces actes : plus de la moitié des femmes victimes de violence n’ont pas cherché d’aide. Moins de 10 % d’entre elles ont osé se tourner vers la police française.
Source : Huffingtonpost.fr