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Le vote du projet de loi asile et immigration aura lieu dans la nuit de vendredi à samedi, à l’Assemblée nationale. Cependant, de nombreux opposants ont dénoncé le gouvernement de préparer un vote "en catimini".
Mardi, le vote "en catimini" (ou en secret) du projet de loi asile et immigration a été dénoncé par des opposants à l’Assemblée. En effet, ce vote doit avoir lieu dans la nuit de vendredi à samedi dans l’hémicycle. "Un vote solennel en bonne et due forme sur l’ensemble du texte", a été demandé par les communistes, accompagnés par d’autres groupes.
Le texte a été porté par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, devant l’Assemblée. Le leader LR, Christian Jacob, et un porte-parole des députés PS, Boris Vallaud, ont manifesté leur colère face à ce vote secret. "Peut-être que ça arrange le gouvernement, mais le sujet est trop important pour se faire dans un hémicycle clairsemé et ce n’est pas très respectueux du Parlement", selon Boris Vallaud.
Selon Elsa Faucillon, porte-parole des députés PCF, la plupart des LREM et le président de l’Assemblée préfèrent la fronde. "L’humanité et la fermeté sont surtout des concepts marketing pour mieux envelopper un projet de loi répressive et accompagnée de certains mots empruntés à l’extrême droite, comme la submersion", a-t-elle martelé.
Selon l’explication du coprésident des députés UDI-Agir-Indépendants, Franck Riester, si le vote solennel ne se fait que le 9 mai, cela repousserait la transmission du texte au Sénat de 15 jours. "Par expérience, ce sont les plus déterminés qui sont là de nuit et le plus difficile pour le groupe majoritaire sera peut-être de faire venir ceux dans la ligne", a-t-il ajouté.
De l’autre côté, Michel Zumkeller, élu du Territoire de Belfort, a déclaré que voter un texte de cette importance en fin de semaine n’est pas digne. Malheureusement, Zumkeller a ajouté que même si le vote est positif, l’image de la loi sera négative.
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(Source : Europe 1)