Une femme est décédée des suites des complications liées aux prothèses mammaires Poly Implant Prothèse (PIP), a annoncé hier une association des victimes.
Une triste première en France suite au décès d’une femme porteuse d’implants mammaires défectueux. « C’est avec une profonde tristesse et une colère non dissimulée que l’association PPP vous annonce le premier décès parmi les victimes PIP », affirme dans un communiqué l’association des Porteuses de Prothèses PIP (PPP). « Edwige, ancienne porteuse de prothèses mammaires défectueuses PIP rompues, (qui) avait contracté au contact des implants un lymphome », est décédée lundi 21 novembre, poursuit le collectif PPP, qui en appelle au gouvernement afin de trouver des mesures pour accompagner quelque 30 000 utilisatrices recensées sur tout le territoire.
La société Poly Implant Prothèse (PIP), le fabriquant des prothèses mammaires défectueuses, a déjà été mise en liquidation judiciaire, tandis que son patron a été poursuivi pour fraude. En mars 2010, une enquête préliminaire du pôle santé du parquet de Marseille avait été ouverte, et dans le même temps, l’Agence des produits de santé (Afssaps) a ordonné le retrait du marché des prothèses mises en cause.
Suite à ce drame, la présidente de l’association, accompagnée du médecin-expert de l’association, le Dr Dominique-Michel Courtois, sera reçue le 14 décembre au ministère de la Santé « pour y exposer les faits et exiger des solutions adaptées », selon les informations du Parisien.
L’affaire des implants mammaires défectueux avait éclaté fin mars quand l’Afssaps avait interdit l’utilisation des prothèses à base de gel de silicone fabriquées par les laboratoires PIP. Des analyses ont permis de découvrir que « PIP utilisait un gel de silicone différent de celui qui avait été déclaré aux autorités sanitaires ». Une perquisition a aussi permis aux experts de mettre la main sur des fûts de matière première suspects. De plus, les témoignages des salariés n’ont fait qu’accentuer les soupçons. En conclusion, il est ressorti que le silicone utilisé n’était pas destiné à un usage médical mais industriel, d’où une gélification favorisant les fuites à travers l’enveloppe de l’implant, ce qui rend sa rupture parfois trop précoce, alors que la durée de vie normale d’un implant mammaire est environ dix ans.
La société Poly Implant Prothèse (PIP), par le passé troisième fabricant mondial, a exporté une grande partie de sa production notamment en Grande-Bretagne et en Espagne. En France, quelque 1 400 plaintes ont été déposées par des femmes porteuses de ces implants. Le tribunal de Marseille a été chargé de cette affaire.