Lors de la clôture du 25è Sommet France-Afrique à Nice mardi, le Président français Sarkozy a donné une conférence de presse conjointe avec ses homologues africains : le camerounais Paul Byia, le sud-africain Jacob Zuma, le Président de l’Union Africaine, le malawien Bing Wa Mutharika, ainsi que le Premier Ministre éthiopien Meles Zenawi. Le cas de Madagascar a été largement évoqué au cours de ce point presse.
"QUESTION — Monsieur le Président, Messieurs les Présidents. Alors, Monsieur le Président vous l’avez dit, un des thèmes c’était la paix et la sécurité et notamment, particulièrement celui des crises institutionnelles en Afrique. Il y en a une qui est persistante, c’est celle à Madagascar, c’est d’ailleurs une des conséquences de l’absence d’un représentant de ce pays ici. On aimerait savoir si vous avez parlé en particulier de Madagascar. Et est-ce que la France et l’Union africaine sont sur la même longueur d’onde pour régler cette crise et notamment le rôle de la SADC ?
LE PRÉSIDENT (Nicolas SARKOZY) — Sur Madagascar d’abord on pourrait se demander pourquoi la France s’y intéresse ? Je voudrais rappeler quand même que Madagascar est un voisin très proche de la France. Il y a ici, parmi nous, le nouveau Président de la région Réunion, Didier ROBERT, que j’avais tenu à inviter et Madagascar, nul ne le conteste, est dans un bassin francophone avec Maurice, la Réunion etc... donc, il y a une légitimité.
Deuxièmement, j’ai toujours pensé que la position de la SADC (l’organisation régionale) était extrêmement importante. Et, le travail que nous avons mené avec l’Afrique du Sud pour rapprocher nos positions a été très utile et a conduit à quoi ? Le pouvoir actuel, dont on ne peut pas dire qu’il soit issu d’un processus totalement démocratique — et je dis « totalement » de façon ironique, à ma connaissance, il n’y a pas eu d’élection —. Le pouvoir précédent était-il un exemple de démocratie ? Je n’en suis pas certain non plus si vous voyez ce que je veux dire. L’Afrique du Sud a beaucoup fait pour essayer de rapprocher les points de vue et il y a eu une bonne nouvelle très récemment puisque Monsieur RAJOELINA a indiqué qu’il ne serait pas candidat à l’élection présidentielle donc je crois pouvoir dire — mais Monsieur ZUMA le dira lui-même — que les positions entre la SADC, l’Afrique du Sud et la France se sont extrêmement rapprochées. On a hésité parce que tous les pays africains, les 53 sont présents à l’exception de deux, je crois, dont Madagascar. Voilà la raison qui nous a amené là, donc je pense vraiment que sur cette question-là, la confiance qu’il y a entre le Président ZUMA et moi et le travail qui a été fait a beaucoup rapproché les choses — Alain JOYANDET s’étant lui-même beaucoup employé en la matière — je ne pense pas qu’il y ait de problème.
M. Jacob ZUMA — Je suis tout à fait d’accord, je dois dire, que nous n’allons pas discuter des conflits partout sur le continent, sinon nous aurions discuté de la Somalie par exemple. Il faut, en fait, discuter de grands principes mais il y a des interactions en cours sur des points clés.
Sur Madagascar, le Président SARKOZY a raison, la SADC traite de la question de Madagascar et sur les relations dont le Président vient de parler, eh bien, je le confirme, nous discutons de cette question et je suis tout à fait reconnaissant que la France et le Président SARKOZY aient contribué à trouver une solution à cette situation.
Nous avons eu des consultations mais je crois que nous sommes sur le point de résoudre cette question et nous avons l’un des protagonistes qui a décidé de ne pas se présenter. Cela prouve qu’il y a des changements chez les dirigeants de ce pays. Nous sommes sûrs de pouvoir résoudre cette question."