La plupart des dossiers reçus au niveau du tribunal de Moroni en 2013 sont restés en suspend, des lenteurs que le procureur met sur le compte d’une incompétence des magistrats.
Triste bilan pour la plus grande juridiction comorienne. Les chiffres sur 2013 attestent de la lenteur qui s’y opère au grand dam des justiciables. Au niveau de la 1ère chambre civile, on décompte « 120 dossiers enrôlés, 33 jugés dont un radié, 12 jugements rédigés et 87 en instance », rapporte le quotidien Alwatwan.
La 2è chambre, elle, a reçu 120 dossiers. Seuls 23 d’entre eux ont été jugés dont 4 radiés et 2 jugements rédigés. 69 cas sont toujours en instance.
Au niveau correctionnel, sur 204 dossiers, 86 ont été traités mais aucun jugement n’a encore été rédigé jusqu’à maintenant.
« Ces chiffres démontrent que notre Justice est en échec et enregistre une lenteur flagrante sur l’évolution des dossiers au tribunal », commente sur Alwatwan un agent du ministère comorien de la Justice. « Au parquet, en instruction et en jugement, les dossiers trainent partout », s’insurge cette source, dénonçant une violation des procédures pénales. « Les délais légaux pour établir un acte ne sont pas respectés. Cela est dangereux et suscite ce sentiment de méfiance des justiciables à l’égard de la Justice », a-t-elle déploré.
Le procureur général, de son côté, ne veut aucunement attribuer ce triste résultat à un manque de moyens. Pour lui, il s’agit soit « d’incompétences ou simplement une envie de saboter l’appareil judiciaire ».
« A un moment, la Cour d’appel se trouvait sans dossier car les affaires ont été restées en première instance », se lamente-t-il regrettant la manière de faire des magistrats qui, d’après lui « sont payés alors qu’ils ne travaillent pas ».