Le Hongrois Ladislaus Csizsik-Csatary, le criminel de guerre nazi le plus recherché au monde, a été arrêté à Budapest, a annoncé la justice hongroise.
Ce sont des reporters du quotidien britannique The Sun qui avaient récemment retrouvé la trace de Ladislaus Csizsik-Csatary à Budapest. Sans tarder, les autorités hongroises ont procédé à son arrestation à son domicile, où le vieil homme a mené une vie tranquille depuis 17 ans.
Le Hongrois, décrit comme le criminel nazi le plus recherché au monde, a été placé en garde à vue sur la base d’un chef d’accusation de "crimes de guerre". Cependant, il plaide "non coupable", souligne le Parquet de Budapest. " L’un de ses arguments de défense est qu’il a obéi aux ordres", déclare le procureur de Budapest, Tibor Ibolya.
Agé de 97 ans, Ladislaus Csizsik-Csatary est mis en cause pour sa complicité dans la mort de 15 700 juifs déportés au camp d’extermination à Auschwitz, en Pologne, pendant la Seconde Guerre mondiale. L’homme était à l’époque le chef de la police du ghetto juif de la ville slovaque de Kosice.
C’est grâce à des journalistes du quotidien britannique The Sun que l’ancien dignitaire nazi a été localisé dans la capitale hongroise. Vivant caché dans un deux-pièces, le criminel de guerre nazi avait chassé les reporters : "Je n’ai rien fait, partez d’ici", a-t-il lancé en leur claquant la porte au nez. Depuis, Ladislaus Csizsik-Csatary refusait de recevoir de la visite.
Son arrestation a été annoncée par le Parquet de Budapest ce mercredi 18 juillet 2012 via un communiqué. "Compte tenu de la gravité des faits, mais aussi de la nécessité de respecter la présomption d’innocence et, en raison de son âge, de veiller à sa santé, ce magistrat pourrait, dans un premier temps, l’assigner à résidence", indique le procureur de Budapest, Tibor Ibolya.
Dans les lignes du Parisien, Serge Klarsfeld, le président de l’Association des fils et filles de déportés juifs de France, estime que Ladislaus Csizsik-Csatary "ne sera pas jugé". "C’est une concession faite à l’opinion publique internationale mais je reste sceptique : je pense qu’il ne sera pas jugé", affirme-t-il, soulignant l’âge avancé du criminel nazi. Sa vieillesse "ne plaide pas pour le déroulement d’un procès". Sans oublier que « le régime hongrois est de droite extrême ; il ne va pas se mettre à dos l’opinion de son pays », argumente-t-il.
Sources : Europe 1, Le Parisien