Le pape Benoît XVI est arrivé, hier à Édimbourg. C’est la première étape d’une visite d’État de quatre jours au Royaume-Uni. Durant le voyage, le pape a déclaré aux journalistes qui voyageaient avec lui dans l’avion que le clergé catholique s’était montré "insuffisamment vigilant" face aux cas de pédophilie au sein de l’Église et que les autorités de l’Église avaient mis trop de temps à réagir face au scandale. "Ces révélations ont été pour moi un choc et une tristesse", a dit le souverain pontife en se déclarant "choqué" par cette "perversion" de la prêtrise. "Nous sommes dans un moment de pénitence, d’unité et de sincérité", a-t-il ajouté. Le pape engage ainsi la responsabilité de « l’autorité de l’Eglise » dans la hiérarchie catholique dans laquelle il est inclus, et les évêques.
Pour Benoît XVI, "trois choses sont importantes : tout d’abord, les victimes, cherchez ce qu’il faut faire pour les aider à dépasser ce traumatisme et à retrouver la confiance dans le message du Christ". "L’engagement en faveur des victimes est la première priorité, grâce à une aide psychologique et spirituelle", a dit le Saint-Père. "La deuxième chose est de donner aux personnes coupables la juste peine, leur empêcher tout accès à des personnes jeunes, parce que nous savons qu’il s’agit d’une maladie, que leur libre-arbitre ne fonctionne pas. Il faut défendre ces personnes contre elles-mêmes", a-t-il poursuivi. Enfin, "le troisième point concerne la prévention dans le choix des futurs prêtres", a-t-il conclu.
La visite papale a soulevé beaucoup de controverse au Royaume-Uni, en raison des tensions persistante avec l’Église anglicane. Le pape "entre dans la cage aux lions", a résumé le quotidien The Independent. Il s’agit de la première visite d’État d’un pape au Royaume-Uni depuis le schisme anglican au XVIe siècle. Dans une foule évaluée à 125.000 personnes par la police, on pouvait apercevoir de rares pancartes d’opposants, dont une appelant à "ne pas protéger les prêtres pédophiles".
Le Saint-Père a ensuite été reçu en audience par la reine d’Angleterre Elisabeth II dans son palais écossais Holyroodhouse. Leur salutation s’est faite par une royale poignée de main, suivie par l’hymne national « God save the Queen ».
Jeudi soir, il a célébré une messe en plein air à Glasgow. Une messe qui a rassemblé, selon le Vatican, 70 000 personnes, soit trois fois moins que pendant la messe célébrée en 1982 au même endroit par Jean Paul II. La soirée s’est terminée par un rassemblement populaire animé par la chanteuse écossaise à succès Susan Boyle et le trio de prêtres "The Priests". S’adressant aux milliers d’écoliers et étudiants massés dans le parc, le pape a mis en garde les jeunes contre les "nombreuses tentations : drogue, argent, sexe, pornographie, alcool".
L’avion papal a décollé dans la soirée pour rejoindre Londres et Birmingham, où le souverain rencontrera le Premier Ministre David Cameroun et les autorités anglicanes dans le cadre des efforts de rapprochement entre les deux Eglises.