Le sommet entre l’Union européenne et la Turquie a accouché d’un accord commun : en contrepartie d’une aide financière, la Turquie devra réadmettre jusqu’à un million de réfugiés irréguliers se trouvant en Europe sur trois ans, pour les expulser à son tour, vers leurs pays d’origine.
L’Union européenne et la Turquie se sont retrouvées lundi 7 mars à Bruxelles pour un nouveau sommet extraordinaire. Le but des européens : faire pression sur la Turquie pour qu’elle les aide à maîtriser la crise migratoire qui met en péril son unité. "La Turquie est prête à travailler avec l’Union européenne et à devenir un membre de l’Union", a lancé le premier ministre turc Ahmet Davutoglu. Les 28 Etats membres de l’UE attendent de la Turquie de mieux contrôler ses frontières, de lutter contre les passeurs et d’accepter le retour des migrants illégaux sur son territoire.
Le premier ministre turc Ahmet Davutoglu a commencé par demander une aide annuelle de 3 milliards d’euros à partir de 2018, qui seraient destinés à améliorer le sort des réfugiés en Turquie. Cette somme viendrait en sus des 3 milliards sur deux ans, qui ont déjà été scellés dans le cadre du programme conjoint signé entre Ankara et Bruxelles le 29 novembre 2015.
Un accord pour une réadmission
Pour endiguer le flux des réfugiés en Europe, la Turquie s’est engagée à accélérer la mise en œuvre d’un accord de "réadmission". "Nous avons pris la décision audacieuse d’accepter le retour de tous les migrants irréguliers en provenance de la Grèce, quelle que soit leur origine", a promis Ahmet Davutoglu. En contrepartie, pour chaque demandeur d’asile renvoyé en Turquie, l’Europe s’engage à transférer un réfugié depuis la Turquie vers le territoire de l’Union Européenne.
Un "acte important" selon François Hollande
"C’est un bon accord, qui va changer la donne", s’est réjoui le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, estimant qu’il allait "briser le business model des passeurs", sauver des vies et "soulager une partie de la pression sur la Grèce", au bord de la crise humanitaire. Le président français François Hollande a salué "un acte très important (de la Turquie) de réadmettre les réfugiés et les migrants qui ont quitté de façon irrégulière la Turquie vers la Grèce". L’accord prévoit qu’à partir de juin 2016, la Turquie reprend les migrants "économiques" pour les expulser à son tour vers leurs pays d’origine.
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