Une proposition de loi sur l’ITG a suscité la polémique à l’Assemblée nationale malgache. La députée de la majorité présidentielle Mapar, Aina Rafenomanantsoa a ouvertement refusé le projet de loi.
Lundi 18 octobre, la députée d’un parti indépendant Masy Goulamaly a déposé une proposition de loi sur l’ITG (Interruption thérapeutique de grossesse) à l’Assemblée nationale, à Madagascar. Outre les raisons de santé, ce texte veut inscrire comme option l’ITG, en cas de grossesse survenue à la suite d’un viol qualifié d’inceste, rapporte L’Express de Madagascar.
Ce projet de loi a provoqué la polémique, et la déclaration de la députée de la majorité Mapar, Aina Rafenomanantsoa (Anyah) a envenimé la situation. Effectivement, elle a ouvertement affiché son refus de l’avortement sur sa page Facebook. "Non à l’avortement quelle que soit sa forme", a-t-elle fustigé. A son avis, ce projet de loi sur l’ITG sera une ouverture à la vulgarisation de l’avortement. Par ailleurs, de nombreux cas d’avortements clandestins n’ont pas fait l’objet d’aucune poursuite, selon elle. "Qu’est-ce qui se passera si on a un motif pour l’effectuer", a-t-elle demandé.
L’élue du 3e arrondissement de la CUA (Commune urbaine d’Antananarivo) a affirmé ses propos par les résultats d’études scientifiques, vus sur Wikipédia. Ils ont indiqué que 95% des avortements sont réalisés sur la demande des femmes ne souhaitant pas avoir d’enfants, et seulement 5% sont effectués pour des raisons médicales.
La députée Anyah a ainsi prôné l’intérêt supérieur du fœtus qui est un être à part entière avec un cœur et un ADN. Elle a accepté l’idée de donner le choix aux femmes de décider de leur corps, pourtant, une personne a-t-elle le droit de priver autrui la vie ? "Le droit à la vie est un droit fondamental", a-t-elle clamé.
Aina Rafenomanantsoa s’est également exprimée sur la grossesse survenue après un viol. Elle a reconnu qu’elle est douloureuse physiquement et mentalement pour la victime, mais l’enfant conçu après ce viol est-il coupable ? "Un innocent va-t-il supporter les erreurs des autres ?" a-t-elle demandé. Concernant les excuses thérapeutiques de l’avortement, jusqu’où un cas sera-t-il considéré comme l’être ?
Face à la polémique que ce sujet a suscitée sur les réseaux sociaux, le dr Eric Andrianasolo, président de l’ordre des médecins a expliqué qu’il ne faut pas mélanger l’IVG (Interruption volontaire de la grossesse) et de l’ITG. Cette dernière sera réalisée si la grossesse peut causer la mort de la mère à la suite des raisons médicales. "Elle ne sera pas obligatoire, mais on a besoin d’explications et d’accords pour la réaliser", a-t-il précisé.
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