La nouvelle génération d’hommes politiques réunionnais, à laquelle appartient Didier Robert (il est né le 26 avril 1964), veut prendre en compte l’environnement dans sa stratégie politique. A 45 ans, le député maire du Tampon, également tête de liste de l’Union de la droite aux Régionales en est persuadé. C’est même sa trajectoire actuelle : «
il est important pour les nouvelles générations d’hommes politiques, à la Réunion comme partout ailleurs, de maîtriser ses enjeux enfin d’apporter une valeur ajoutée à la richesse des emplois qui seront générés par ce « Green business » et de prendre les mesures qui seront nécessaires pour inciter tout un chacun à suivre cette voie et à ne pas corrompre les chances d’un « Green business » positif ».
Car l’environnement est un secteur d’activité en plein boom : « de part son engouement, l’environnement devient un business, mais je préfère dire qu’il contribue à la naissance d’un nouveau secteur économique qui va apporter sa contribution au développement durable de notre civilisation » ajoute Didier Robert qui rappelle son projet de Trans Eco Express, réponse politique au Tram Train : « j’ai fait la proposition de la création d’un réseau de transports en site propre sur toute l’île. Ce projet vise à réussir le maillage d’un réseau par bus dans les 24 communes. Les investissements du Trans Eco Express sont estimés aujourd’hui à 650 millions d’euros ». Pour rappel, le plus grand projet d’aménagement de la Réunion, celui du tram-train, coûte 1,55 milliard d’euros.
La campagne électorale sur fond écolo est partie et Didier Robert sur son
site personnel, s’engage dans cette campagne des Régionales
« parce que j’ai conscience des enjeux, je mesure tous les défaillances de la politique régionale actuelle, et comme vous je veux croire à ce formidable espoir d’une Réunion réconciliée ».
Et l’homme du Sud de préciser : « La Réunion est une île soumise à des incidents climatiques comme les cyclones, nous avons naturellement ici une connaissance concrète de ce point de vue des cycles climatiques et des dérèglements à observer. Je crois que nous sommes à La Réunion conscient de ces réalités et qu’il existe une vraie volonté collective pour une solution durable ». Avant de conclure : « Réussir demain c’est aussi remettre l’homme réunionnais au centre du débat public, refonder une société du développement durable pour que chacun se sente pleinement acteur de ce que nous construisons ensemble ».++++
L’environnement est devenu par la force des choses un business. Faut il s’en plaindre ?
Depuis plusieurs décennies, les problèmes d’ordre écologiques sont montrés du doigt. Des défenseurs de la planète, scientifiques ou non, se sont battus et se battent encore pour faire prendre conscience aux populations et aux hommes politiques du fragile équilibre de notre planète, menacée par les activités de notre civilisation. Que ce soit les militants de Greenpeace, des scientifiques qui ont décidé de ne pas se taire face aux pressions des grands lobbys, des associations de défense de la nature… Ils ont tous contribué à diffuser ce message que personne ne voulait entendre.
Aujourd’hui les symptômes d’une planète en danger se font de plus en plus nombreux et voyants. Les médias contribuent à faire passer les messages alarmants de l’évidence d’une situation de crise à l’échelle planétaire, les nouvelles technologies de l’Internet et des communications jouent leur rôle dans le relais de ces informations et démocratisent la sensibilité de tous face à ces problèmes dont nous sommes tous à la fois les responsables et des victimes. Le constat positif est qu’aujourd’hui les populations sont sensibilisées, informées des problèmes.
Mais l’évènement le plus important, c’est que notre technologie a rattrapé son retard et nous donne à présent les moyens de nous développer en préservant d’avantage notre environnement. Certes, tout ceci n’est que le début de nombreuses améliorations qui toucheront de plus en plus de personnes et de pays.
De part son engouement, l’environnement devient un business, mais je préfère dire qu’il contribue à la naissance d’un nouveau secteur économique qui va apporter sa contribution au développement durable de notre civilisation. Notre environnement écologique, notre environnement social et notre environnement économique sont tous les trois liés et c’est l’équilibre de ces trois paramètres qui nous permettra de nous développer durablement. Les crises écologiques ont été entravées, ainsi que les crises sociales, et il aura fallu attendre les crises économiques pour que la boucle soit bouclée et que l’on s’intéresse enfin aux problèmes de protection de l’environnement.
Une fois de plus, l’importance du secteur économique le place en décideur des actions à mener et aujourd’hui l’environnement économique a pris conscience des menaces écologiques, mais aussi sociales, qui pèsent sur lui. L’économie va progressivement se positionner sur les enjeux écologiques et deviendra un moteur fort des améliorations dans ce domaine. Cela passe par un nouveau business, de nouveaux enjeux économiques axés sur le « Green Business » et dans la mesure ou cette nouvelle façon de voir l’économie prend en compte les enjeux forts du développement durable, il ne faut pas s’en plaindre.
Il est important pour les nouvelles générations d’hommes politiques, à la Réunion comme partout ailleurs, de maîtriser ses enjeux enfin d’apporter une valeur ajoutée à la richesse des emplois qui seront générés par ce « Green business » et de prendre les mesures qui seront nécessaires pour inciter tout un chacun à suivre cette voie et à ne pas corrompre les chances d’un « Green business » positif.
Que doivent faire aujourd’hui les hommes politiques dans ce domaine ?
Il est de coutume de dire que pour appliquer de grandes choses aux autres, il faut se les appliquer aussi à soi même. Le développement durable n’échappe pas à cette règle et chaque homme politique doit comprendre et appliquer à son échelle une politique environnementale pour sa commune, sa circonscription, sa région. Cette exemplarité permettra au monde politique de sensibiliser et de mobiliser les populations autour du projet fédérateur qu’est la protection de notre environnement. Les hommes politiques doivent être les garants des bons choix qui assureront un développement durable de notre île, et ceci autant sur le plan écologique que social et économique.
Quelle est la politique écologique dans votre commune ?
Deux exemples concrets : - tout d’abord la concrétisation en 2009 de la première tranche du programme de déconnexion du réseau d’eau potable, de l’eau agricole à partir de la retenue colinéaire des Herbes Blanches, ce sont presque 200 hectares à Bois Court et à Piton Hyacinthe qui sont irrigués à partir de la récupération des eaux de pluies. Un coût de travaux à hauteur de 12 millions d’euros pour une eau moins chère de 25 % pour les agriculteurs concernés. Un vrai regret néanmoins : la Région a refusé de financer le programme complémentaire de 3 autres retenues à la Plaine des Cafres qui concernent pourtant une grande majorité d’agriculteurs et d’éleveurs pour une opération totalement inscrite dans le cadre du développement durable. - Autre exemple : la signature en Juillet dernier avec EDF d’une convention relative au développement durable. Un partenariat qui vise le développement de la maîtrise de la demande d’énergie, - le développement des énergies renouvelables, la protection de l’environnement, l’aménagement du territoire,
l’exercice de la solidarité. Une illustration concrète est par exemple le remplacement par des lampes basse consommation pour tous les éclairages publics... objectif évident : réaliser des économies d’énergie mais aussi contribuer à la protection de la faune.++++
Pensez vous que les réunionnais ont conscience des enjeux liés au changement climatique ?
Oui je le crois. La Réunion est une île soumise à des incidents climatiques comme les cyclones, nous avons naturellement ici une connaissance concrète de ce point de vue des cycles climatiques et des dérèglements à observer.
En ce qui concerne les enjeux, une partie de l’économie de l’île est tournée sur les ressources de la pêche (halieutiques), et les changements climatiques influenceront de plus en plus la présence et le passage de nombreux poissons dans nos eaux. Les diverses périodes de sécheresse, les coupures d’eau qui leurs sont liées, l’assèchement plus persistant de certaines rivières et ravines, le dérèglement des saisons fruitières… sont autant de signes qui permettent aux Réunionnais de prendre conscience des enjeux liés au changement climatique.
Je crois que nous sommes à La Réunion conscient de ces réalités et qu’il existe une vraie volonté collective pour une solution durable.
Une trentaine de chefs d’Etat ont annoncé la conclusion d’un accord minimaliste au sommet de Copenhague, qui confirme l’objectif d’une limitation à 2°C de la hausse des températures, sans fixer aucun seuil à 2020 ou 2050, notamment dans la baisse des émissions de CO2. Défendez vous cette accord ?
La position de la France et les engagements qui ont été pris sont pour moi une réponse adaptée au contexte et à l’urgence et politiquement courageuse. Certes comme d’autres observateurs j’aurais souhaité que la volonté affirmée par les responsables politiques de notre pays trouve un écho plus fort. Mais il faut saluer une réelle prise de conscience de la question écologique et la définition d’un objectif quantitatif pour limiter la hausse des températures.
La Région Réunion devrait elle prendre le relais de l’Etat et s’engager à développer les transports collectifs et promouvoir les énergies renouvelables et non polluantes par exemple ?
Je milite depuis longtemps sur ce que j’appelle la cohérence des politiques publiques, c’est à dire de demander à tous les acteurs de s’engager sur les actions évidentes d’intérêt général. Dans le domaine des transports collectifs et des énergies renouvelables et non polluantes c’est bien évidemment le cas, c’est la raison pour laquelle, j’ai fait par exemple la proposition de la création d’un réseau de transports en site propre sur toute l’île. Ce projet vise à réussir le maillage d’un réseau par bus dans les 24 communes. Les investissements du Trans Eco Express sont estimés aujourd’hui à 650 millions d’euros.
De même, je fais le pari d’inscrire La Réunion comme un exemple national dans l’utilisation du solaire comme énergie principale. La Réunion île solaire : voilà l’un des grands enjeux de notre 21ème siècle.
Ce secteur d’activité peut il sortir La Réunion de la crise économique ?
Les activités autour du développement durable peuvent apporter un grand nombre de services, de moyens de production, d’innovations techniques et de réalisation d’ouvrages qui apporteront leurs lots de métiers, d’emplois et de projets. Ces enjeux grandissants deviennent peu à peu obligatoires, ce qui rendra pérennes les activités nées de ce secteur. Notre jeunesse doit se lancer à la conquête de ces nouveaux métiers pour lesquels il faudra leur donner les outils de formations nécessaires. L’ouverture de la 1ère école d’Ingénieur Construction, Développement Durable sur le campus sud en est une parfaite illustration. De même, nous devons renforcer les passerelles entre les acteurs de la formation professionnelle, de l’Université et de l’entreprise.
Comment rêvez-vous La Réunion dans 50 ans ?
La Réunion que j’entends aujourd’hui est celle qui rêve de plus de justice, de plus d’écoute, de plus d’équité. Notre première responsabilité d’Homme politique est d’abord de répondre à ces légitimes préoccupations. Réussir demain c’est ancrer notre action collective dans une dynamique du progrès qui réconcilie l’homme réunionnais et son environnement dans le cadre d’un nouveau pacte écologique Réussir demain c’est aussi remettre l’homme réunionnais au centre du débat public, refonder une société du développement durable pour que chacun se sente pleinement acteur de ce que nous construisons ensemble.
Progrès, solidarité, équité pour une Réunion en confiance.