Les députés ont adopté, en première lecture, une proposition de loi de l’UMP qui permet aux salariés du privé et du public de faire un don de jours de repos à un collègue, parent d’un enfant gravement malade.
Donner ses jours de repos, par solidarité à un collègue dont l’enfant est gravement malade. C’est ce que propose un projet de loi voté mercredi par les députés. Le texte porté par le député UMP Paul Salen s’inspire d’une expérience vécue. Il donne aux salariés la possibilité d’offrir des jours de repos à des collègues parents d’enfants, âgé de moins de 20 ans, atteints d’une maladie, d’un handicap ou victimes d’un grave accident, dont l’état nécessite la présence d’un garde au quotidien.
Sans surprise, les députés UMP et du Nouveau centre (NC) ont voté pour cette proposition de loi, tandis que leurs collègues socialistes se sont abstenus et les élus du Front de gauche ont voté contre.
"Nous aurions préféré avoir le temps et l’occasion, avec les partenaires sociaux, de renforcer les droits existant, de les améliorer, de les regrouper dans un droit plus général et valable pour tous", explique le député PS Jean-Patrick Gille.
"Malgré la générosité affichée par ce texte, il n’en reste pas moins que la remise en cause du droit au repos l’emporte", soutient pour sa part Martine Billard (Parti de gauche).
De son côté, la secrétaire d’Etat aux Solidarités et à la Cohésion sociale, Marie-Anne Montchamp, a exprimé le soutien du gouvernement à ce texte qu’elle qualifie "de fraternel et de bon sens".
Cette proposition de loi est née d’une histoire vécue, dans la Loire, où le député UMP Paul Salen a été élu. En 2009, les salariés d’une usine locale, Badoit, située à Saint-Galmier, ont fait don de 170 jours de congé à un de leurs collègues dont le jeune fils souffrait d’un cancer en phase terminale.
Pour bénéficier de ce dispositif, les parents concernés devront fournir un certificat médical attestant de la gravité de la maladie et de la présence indispensable d’un parent auprès de l’enfant.
Le projet de loi souligne par ailleurs que le congé annuel "ne peut être cédé que pour sa durée excédant 24 jours ouvrables".
Après les députés, ce sera au tour des sénateurs, majoritairement de gauche, d’examiner ce texte dans le courant du mois de février.