Svetlana Kuznetsova est peut-être arrivée en petite forme à Roland-Garros mais pas question pour autant de lâcher son titre sans combattre : la Russe l’a démontré mercredi en renversant une situation désespérée au deuxième tour face à Andrea Petkovic.
PARIS (AFP) - Svetlana Kuznetsova est peut-être arrivée en petite forme à Roland-Garros mais pas question pour autant de lâcher son titre sans combattre : la Russe l’a démontré mercredi en renversant une situation désespérée au deuxième tour face à Andrea Petkovic.
Au cours d’une journée perturbée par la pluie où les favoris, à l’image de Roger Federer, n’ont pas connu de frayeurs majeures, le tournoi féminin a failli perdre sa tenante du titre, embarquée dans une sacrée galère face à l’Allemande Andrea Petkovic avant de s’en sortir 4-6, 7-5, 6-4.
Arrivée à Paris avec seulement une victoire en quatre matches dans les valises, Kuznetsova a payé son manque de repères pour se retrouver menée 6-4, 5-4 et 40-0 sur le service de son adversaire.
Elle a alors profité d’un phénomène dont elle a été plus souvent la victime que la bénéficiaire, cette peur de gagner qui paralyse le bras et qui a conduit Petkovic à arroser tout à coup les bâches, alors que l’exploit l’attendait.
Une fois ses trois occasions gaspillées, ainsi qu’une quatrième quelques secondes plus tard, l’Allemande, figure atypique du circuit — elle lit Sartre dans le texte et rêve de fonder un parti politique — s’est complètement effondrée pour terminer sa journée sur un cauchemar.
Kuznetsova s’est montrée compatissante : avant de gagner Roland-Garros, elle était aussi connue à Paris pour avoir laissé passer des balles de match contre Myskina et Henin, qui ont ensuite gagné le tournoi, en 2004 et 2005.
Mercredi encore, elle a montré qu’elle pouvait avoir les nerfs fragiles en se faisant une dernière frayeur dans le troisième set. Mais elle a tenu bon pour mettre cap sur sa compatriote Maria Kirilenko au troisième tour.
"Je ne sais pas comment j’ai fait pour m’en sortir. Mais lorsqu’elle a eu ces balles de match, je me suis dit : je veux gagner, je veux rester ici", a-t-elle soufflé.
En comparaison, le tenant du titre chez les hommes a beaucoup moins souffert. Roger Federer a certes dû serrer la vis lorsque son adversaire, le Colombien Alejandro Falla, servait pour le gain de la première manche, à 6-5.
Mais la suite n’a été qu’une longue promenade tranquille (7-6, 6-2, 6-4) pour le Suisse qui n’aura sans doute pas grand-chose de plus à craindre de son prochain tour face au qualifié allemand Julian Reister, 165e mondial.
Plus que sur son tournoi, Federer a d’abord été interrogé sur la pluie, qui a interrompu la journée à trois reprises et empêché certains matches d’aller au bout, comme celui de Murray, voire de commencer, comme celui de Dementieva.
Inévitablement s’est posé la question du toit, élément central d’un éventuel déménagement du tournoi vers un site plus grand et doté de courts couverts.
Très prudent sur le sujet depuis son arrivée à Paris — "il y a beaucoup d’argent en jeu" — Federer a fini par lâcher qu’il espérait que le tournoi resterait à Paris. Quant au toit, c’est mieux s’il y en a un, mais pour Federer il est "totalement acceptable de devoir sortir et revenir sur le court à plusieurs reprises dans un match."
Pour lutter contre la pluie, d’autres avaient une recette toute trouvée : la prendre de vitesse. Le meilleur à ce petit jeu a été Robin Soderling, finaliste l’année dernière, qui n’a mis que 01h11 pour renvoyer l’Américain Taylor Dent 6-0, 6-1, 6-1.
Juste après, Jo-Wilfried Tsonga a failli faire mieux, mettant seulement huit minutes de plus que le Suédois pour expédier (6-0, 6-1, 6-4) son grand copain Josselin Ouanna.