Franck Ribéry, fragilisé par une saison en demi-teinte et éclaboussé par une affaire de moeurs, va finalement rester dans le cocon du Bayern Munich, qui a tout fait pour le retenir, moyennant, selon la presse, 10 millions d’euros annuels.
BERLIN (AFP) - Franck Ribéry, fragilisé par une saison en demi-teinte et éclaboussé par une affaire de moeurs, va finalement rester dans le cocon du Bayern Munich, qui a tout fait pour le retenir, moyennant, selon la presse, 10 millions d’euros annuels.
L’affaire était entendue depuis plusieurs jours, et l’annonce officielle a été publiée dimanche sur le site internet du club, défait la veille par l’Inter Milan en finale de la Ligue des Champions.
Le contrat du Français de 27 ans, qui courait jusqu’en 2011, est prolongé jusqu’au 30 juin 2015, pour un montant non précisé. Selon la presse allemande, il lui garantit un salaire annuel de 10 millions d’euros brut, soit le plus important de l’histoire du club.
Ironie du sort, la signature a eu lieu à Madrid, où Ribéry, suspendu, a assisté depuis les tribunes à la défaite de son équipe.
"Nous sommes très heureux de nous être mis d’accord sur une prolongation de contrat avec un des meilleurs joueurs du monde. C’est aussi un signe des grands objectifs du Bayern Munich dans les années à venir", a commenté le président du directoire du club bavarois, Karl-Heinz Rummenigge.
Le milieu de l’équipe de France a lui aussi affiché son bonheur. "Ma famille et moi sommes très heureux de rester à Munich. Le club est devenu une grande famille pour moi", a-t-il indiqué sur le site Internet du club.
Arrivé en 2007 en Allemagne, en provenance de Marseille pour 26 millions d’euros, Franck Ribéry avait très rapidement été adopté par les supporters de Munich et apporté un courant d’air frais dans la Bundesliga. Jusqu’à être élu meilleur joueur du Championnat d’Allemagne 2007-08 et être surnommé "Kaiser Franck".
Mais, depuis, son étoile s’était quelque peu ternie : d’abord avec le feuilleton à rebondissements l’an passé de son transfert, finalement manqué, au club espagnol Real Madrid. Le Bayern ne l’avait pas laissé partir, faisant monter les enchères jusqu’à 80 millions d’euros.
Ribéry a aussi été victime de bobos à répétition en début de saison, finalement une des meilleures de l’histoire du club, avec une place de finaliste en Ligue des Champions, un titre de champion d’Allemagne et la Coupe d’Allemagne.
Plus récemment, le Français a été entendu comme témoin par la justice de son pays pour avoir eu des relations sexuelles avec une prostituée mineure et touché le fond, en plein milieu de la polémique, en étant expulsé du terrain en demi-finale de la Ligue des champions contre Lyon.
Mais Ribéry a pu alors vérifier la fidélité de son club, qui a multiplié les déclarations pour le défendre et tout tenté pour le conserver. "Il sait ce qu’il a au Bayern et il a vu lors des dernières semaines qui n’ont pas été évidentes pour lui que nous le soutenions", avait récemment déclaré M. Rummenigge.
Rester au Bayern est alors "le choix du coeur", selon le quotidien allemand Tagesspiegel.
Une explication également avancée par l’ancien international français Zinedine Zidane, conseiller du Real Madrid et qui avait oeuvré à ce titre à un transfert de Ribéry dans le club madrilène.
"Le plus important est qu’un joueur fasse ce que son coeur lui dicte. Il s’agit pas d’aller au Real parce que je le dis. (...) Je me réjouis pour Franck. Le Bayern est un des plus grand clubs du monde", a-t-il déclaré au tabloïd Bild.
Mais Ribéry avait-il vraiment le choix ? Selon la presse espagnole, le Real Madrid avait quasi-définitivement écarté le Français de ses tablettes après le scandale de moeurs, abondamment relayé par les médias.
