L’envoi de travailleurs malgaches dans des pays du Golfe persique ou encore au Liban notamment a été interdit par le gouvernement de la Grande Île depuis 2013 à la suite d’ une série de drames. Mais l’État malgache semble avoir levé cette interdiction.
Des autorisations au compte-gouttes
Le travail à l’étranger notamment dans des pays du Golfe persique ou encore au Liban a déjà tué une trentaine de Malgaches au cours de ces dernières années. Outre des cas de maltraitance, les femmes de ménage malgaches envoyées dans certains pays étaient victimes de viols et de tortures. La migration vers ces pays "à risque" n’était pas permise, mais elle se poursuivait malgré tout par des voies détournées comme Maurice, la Réunion ou encore l’Afrique de l’Est. Pour mettre fin à ces drames, le gouvernement malgache avait décidé d’arrêter l’envoi de travailleurs en 2013. Mais à l’heure actuelle, les autorisations reprennent au compte-gouttes alors que 7000 femmes de ménages malgaches seraient recensées actuellement, rapporte RFI ce dimanche.
"Je vivais comme une esclave"
RFI a réussi à avoir le témoignage d’une des victimes. Elle était partie au Koweït pour être femme de ménage en 2010 dans le but de pouvoir échapper à la pauvreté et payer des études à ses enfants. Elle n’a réussi à prendre la fuite qu’au bout de deux ans. "Quand j’étais là-bas, je vivais comme une esclave. Je travaillais dur, je ne mangeais rien et eux me frappaient", a-t-elle raconté en affirmant ne jamais avoir reçu sa paie. "Rien, rien ! Jusqu’à ce que j’arrive ici, à Madagascar, j’ai eu zéro, zéro", a-t-elle martelé.
Une bonne préparation
L’administration malgache veut surtout éviter que ce genre de drame ne se reproduise. Ainsi, les ambassades et consulats, dans les pays d’accueil seront mobilisés et avant d’avoir l’autorisation de partir, une préparation des travailleurs sera obligatoire. "Les formations porteront donc sur le métier, mais également sur deux langues étrangères, au minimum, et sur la culture du pays qui accueille ces travailleurs-là", a indiqué Noëlison Rabearivelo, directeur général de la promotion de l’emploi. Les formations seront assurées par les agences de placement de personnel. Pour l’instant, seules onze disposent de leurs agréments et uniquement pour trois pays à savoir l’Île Maurice, les Seychelles et Hong Kong, souligne RFI.
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