Faisant le point sur l’enquête du crash de la Germanwings, le procureur de Marseille Brice Robin a déclaré qu’Andreas Lubitz, le copilote ayant volontairement provoqué l’accident le 24 mars dernier avait vu 41 médecins ces 5 dernières années.
Le procureur de Marseille Brice Robin s’est prononcé lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi dans le cadre de l’affaire du crash de la Germanwings survenu le 24 mars dernier et ayant fait 150 morts.
Andreas Lubitz craignait de perdre la vue
La révélation choc du procureur stipulait qu’Andreas Lubitz, le copilote de l’A320 de la compagnie Germanwings qui a dirigé volontairement l’avion dont il avait le contrôle dans les Alpes-de-Haute-Provence, avait vu "41 médecins en cinq ans", dont 7 dans le mois précédant le crash. Andreas Lubitz, "soucieux de sa santé et [qui] craignait de perdre la vue", souffrait d’une grave dépression, d’une "psychose accompagnée de troubles de la vue sans résultats organiques", a fait savoir Brice Robin face aux familles des victimes. Dans la foulée, le procureur a déclaré qu’une information judiciaire contre X pour homicides involontaires a été ouverte. Elle sera confiée à trois juges d’instruction. D’après Brice Robin, le droit pénal français ne lui permet pas d’ouvrir une information judiciaire pour assassinat, sachant que l’auteur est décédé.
Des médecins tenus par le secret médical
Des médecins ayant examiné le copilote avant le crash avaient d’ailleurs évalué qu’il était inapte à voler. Toujours est-il qu’en raison du secret médical en vigueur outre-Rhin, ils n’ont pas alerté la compagnie aérienne. En effet, les médecins qui dévoilent des informations sur leurs patients, à moins qu’ils détiennent des preuves que ces derniers prévoient de commettre un crime ou de nuire à eux-mêmes, risquent la prison.
Les fragments humains non identifiables inhumés dans "une sépulture collective"
Au cours d’un entretien de plus de quatre heures avec les proches, le procureur a également fait état du sort réservé aux fragments humains non identifiables des victimes du crash. Ces derniers seraient inhumés dans "une sépulture collective" situés dans la ville du Vernet, à quelques kilomètres de la zone de l’accident. Selon lui, tout ce qui a été anatomiquement identifiable était passé dans la chaîne d’identification. "L’autorité publique a décidé d’une sépulture collective au Vernet pour les fragments humains non identifiables", a ajouté le procureur qui a souligné que le choix du lieu a été motivé par la proximité de la zone du crash.
44 corps rapatriés outre-Rhin
Les rapatriements dans les 18 pays d’origine des victimes devraient être terminés à la fin de juin. En outre, seuls les corps de 44 victimes allemandes sont arrivés outre-Rhin, par un vol spécial mardi. Lufthansa, maison mère de Germanwings, a déclaré mercredi qu’un deuxième vol devait transporter le 15 juin une trentaine de dépouilles en partant de Marseille vers Barcelone.