Le chef de l’Etat François Hollande a donné son feu vert à la livraison d’une quantité considérable d’armes à l’Arabie saoudite. Une grande partie de cet arsenal pourrait servir à la guerre que le royaume mène au Yémen.
Le chef de l’Etat François Hollande a donné son autorisation administrative portant sur une vente d’armes à l’Arabie saoudite, dont la facture s’élève à 455 millions d’euros, révèle Le Point. Au départ, le ministère des Affaires étrangères et Matignon y étaient opposés, faisant valoir que ces armes étaient destinées à la guerre au Yémen. Mais le ministère de la Défense y était favorable, estimant que le royaume, qui est un allié de la France, devrait être soutenu, et a gagné la bataille.
En 2016, la France a annoncé 20 milliards d’euros de prises de commandes d’armements. Ses clients les plus "avouables" sont l’Inde ou l’Australie. Mais l’Arabie saoudite, critiquée par les ONG de défense des droits de l’homme pour ses actions au Yémen, est loin de faire l’unanimité. Le royaume mène dans ce pays voisin une coalition militaire de pays arabes sunnites soutenue par les États-Unis et en guerre contre les rebelles houtis soutenus par l’Iran.
D’après l’Organisation des nations unies (ONU), aucun des belligérants dans la guerre au Yémen n’épargne les civils en bombardant les écoles et les hôpitaux. Mais les grands exportateurs d’armes agissent sous couvert de la résolution 2216 du Conseil de sécurité, qui prévoit un embargo sur les armes destinées aux rebelles houtis, mais pas sur celles de la coalition menée par l’Arabie saoudite.
Depuis le début de la guerre au Yémen, la France appuie l’Arabie saoudite autant qu’elle peut, même dans les domaines les plus sensibles comme la guerre électronique et le renseignement. Les affaires se portent bien pour les fabricants français d’armes. Les Saoudiens doivent désormais confirmer leur commande et passer à la caisse.
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