Daesh a eu recours au gaz motarde contre les combattants kurdes dans le Kurdistan irakien, une arme interdite par les Nations unies depuis 1993.
Daesh a utilisé du gaz moutarde contre des combattants kurdes en août 2015 selon des sources de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) qui s’apprête à publier les conclusions d’une enquête sur le sujet.
En effet, 35 combattants kurdes sont tombés malades lors de l’attaque de deux villes près d’Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. Des tests menés en laboratoire ont confirmé l’utilisation de gaz moutarde. Un diplomate affirme que le gaz utilisé en Irak a peut-être été puisé dans les stocks d’armes de l’armée syrienne.
Cela sous-entendrait que l’armée de Bachar al-Assad n’a pas dévoilé dans sa totalité son programme d’armements chimiques, censé être détruit sous contrôle de l’OIAC en 2013 et 2014. Un spécialiste de la guerre biologique et chimique assure en revanche que Daesh a mis au point son arsenal chimique à Mossoul, et s’apprête à l’utiliser de nouveau.
Une arme chimique utilisée depuis 1917
L’OIAC n’a pas souhaité confirmer les informations liées à ce dossier. "L’équipe a terminé sa mission et a partagé les résultats de son travail technique avec le gouvernement irakien", qui est en charge de la publication des résultats officiels de l’enquête, indique un porte-parole de l’organisation.
L’OIAC n’identifiera pas explicitement les utilisateurs de gaz moutarde, mais l’enquête a bien confirmé que des armes chimiques avaient bien été utilisées par Daesh. Le gaz moutarde, qui provoque des difficultés respiratoires, une cécité momentanée et des cloques très douloureuses, avait été utilisé pour la première fois par les Allemands en Belgique en 1917. Il a été intredit par l’ONU en 1993.