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201 mineurs ont été tués et plusieurs centaines d’autres se trouvent encore piégés sous terre après une explosion survenue mardi dans une mine de charbon située dans l’ouest de la Turquie.
Une explosion mortelle s’est déclenchée hier dans une mine de charbon de la province turque de Manisa, dans l’ouest. La mort de 201 mineurs sur les 787 qui étaient en service au moment du drame a déjà été confirmée par les autorités turques. Ces dernières craignent que ce bilan ne s’alourdisse au fil des heures.
Jusqu’ici, les secouristes ont pu extirper 80 blessés, dont 4 dans un état grave. "Nous craignons que ce nombre puisse encore grimper car ceux qui sont venus apporter leur aide pourraient rejoindre les blessés et être affectés par les fumées", a confié le ministre local de l’Energie, Taner Yildiz, sur Le Figaro.
Le nombre exact de ceux qui sont encore bloqués dans des poches isolées – situées à environ 2 km de profondeur et à 4 km de l’entrée de la mine, selon Le Monde - n’a pas pu être établi, les autorités évoquant tout simplement plusieurs centaines d’individus.
" Nous entrons dans une phase plus critique. Au fur et à mesure que le temps s’écoule, nous nous approchons à grands pas d’une issue très défavorable ", a encore confié le ministre, précisant que "quatre équipes de sauveteurs travaillent dans la mine ".
Afin d’éviter tout risque d’asphyxie, des techniciens injectent systématiquement de l’oxygène dans les puits qui n’ont pas été affectés par l’incendie ayant suivi l’explosion.
Devant l’entrée du site, l’angoisse des familles des mineurs grandit d’heure en heure. Certaines d’entre elles ont veillé là toute la nuit. C’est aussi le cas de nombreux employés qui ont eu la chance de sortir vivant des gravats.
Alors que l’employeur, une société dénommée Soma Komur, assure avoir mis en place toute les mesures de sécurité nécessaires pour ce type d’exploitation - ce qu’aurait d’ailleurs attesté la dernière inspection qui y a été conduite en mars – certains mineurs affirment le contraire.
" Il n’y aucune sécurité dans cette mine. Les syndicats ne sont que des pantins et la direction ne pense qu’à l’argent", peste l’un d’eux. Un autre de renchérir : " il y a des gens qui sont en train de mourir là-dedans, des blessés, et tout ça pour des histoires de pognon ".
Pour sa part, le ministre de l’Energie a assuré que " s’il y a eu négligence, nous ne fermerons pas les yeux. Nous prendrons toutes les mesures nécessaires, dont des mesures administratives et légales ".