Christine Lagarde a promis de rester neutre si elle venait à être élue à la tête du Fonds monétaire international. Il n’y aura aucune indulgence envers l’Europe, a-t-elle laissé entendre lors de son audition au siège new-yorkais du FMI ce jeudi 23 juin 2011. Un entretien d’embauche dont les grandes lignes ont été publiées par l’institution.
"Que ce soit très clair, si je suis élue, je n’aurai qu’une chose en tête quand il s’agira d’apporter le soutien à un membre de la zone euro : assurer une totale cohérence avec la mission du Fonds et avoir une gestion avisée des ressources du Fonds", a déclaré Christine Lagarde lors de son grand oral devant le conseil d’administration du FMI. "Je ne suis ici pour représenter les intérêts d’aucune région du monde en particulier, mais bien l’ensemble des Etats membres", a souligné Christine Lagarde, qui a défendu pendant trois heures sa candidature.
"Le directeur général doit mener par l’exemple, conformément aux valeurs d’intégrité, d’indépendance et de discrétion, a-t-elle insisté. Il doit aussi être la voix fidèle et forte de l’ensemble des Etats membres quand il représente le Fonds, particulièrement en livrant des messages, en parlant vrai aux membres, qu’ils soient grands ou petits", a développé Christine Lagarde, pleinement consciente de la charge qui attend le nouveau patron du FMI. La ministre de l’Economie a effacé d’un revers de la main tout soupçon de "conflit d’intérêt" entre son origine européenne et le FMI, en particulier dans le traitement des dossiers en cours concernant la Grèce, Irlande et Portugal.
Christine Lagarde a aussi touché un mot sur les circonstances du départ de l’ancien directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, poursuivi pour des affaires de mœurs aux Etats-Unis. "Je suis bien consciente que les événements récents ont laissé des plaies béantes .... Le directeur général à venir doit prendre sur lui de montrer au monde extérieur que cette grande institution est à la pointe non seulement en termes d’expertise, mais aussi d’intégrité et d’éthique au travail", a indiqué Christine Lagarde. Avant de conclure :"C’est maintenant au conseil de décider".