Deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe ont été attaqués mardi par un détenu radicalisé et sa compagne. Suite à cette violente attaque au couteau, les syndicats de surveillants pénitentiaires appellent à la mobilisation ce jeudi à La Réunion.
Suite à la tentative de meurtre perpétrée sur deux surveillants pénitentiaires de la prison de Condé-sur-Sarthe et afin de montrer leur soutien, plusieurs syndicats se mobilisent ce matin devant la prison de Domenjod.
L’appel des syndicat est lancé pour ce jeudi matin, dès 6 heures. Les syndicats de surveillants pénitentiaires veulent bloquer la prison de Domenjod.
Seul un service minimum sera assuré. Les extractions judiciaires (sorties des détenus pour le tribunal ou pour présentation devant avocat) risquent d’être bloquées. Il n’y aura pas non plus de parloir.
Si cet acte s’est déroulé en métropole, un tel événement peut très bien arriver à La Réunion. "On doit garder un oeil attentif car beaucoup de détenus ne sont pas connus pour leur radicalisation et il est tout à fait possible qu’il y ait une attaque de ce genre à La Réunion", explique Vincent Pardoux de FO pénitentiaire.
"Sur notre île, il n’existe pas de structure adaptée pour accueillir les détenus radicalisés" rappellent les représentants syndicaux.
"On reste sur nos gardes. Quand il y a une attaque comme ça, cela peut raviver des angoisses chez certains de nos collègues."
Pour exemple, le surveillant agressé le 17 février par un détenu est toujours en arrêt. "Il est très atteint psychologiquement."
Les syndicats demandent à ce qu’il y ait des prisons plus sécurisées à La Réunion.
Si la prison de Domenjod est aux normes de sécurité actuelles, celles du Port et de Saint-Pierre ne le sont pas. "Saint-Pierre, c’est une vieille prison, les détenus dorment dans des dortoirs. On a demandé plus de sécurité mais la réponse que l’on a eu c’est qu’il n’y a pas de projet pour les 10 ans à venir. Concernant celle du Port, des travaux ont été demandés mais les projets n’avancent pas", explique Vincent Pardoux.
Deux surveillants de la prison ont été agressés au couteau mardi 5 mars par un détenu radicalisé et sa compagne. Cette dernière est décédée dans l’assaut du Raid. Quant aux agents pénitentiaires, ils ont été hospitalisés.
Le dossier concernant cette affaire a été confié à la section antiterroriste du parquet de Paris. Le procureur Rémy Heitz a fait savoir que l’assaillant Michaël Chiolo a confié vouloir "venger" Chérif Chekatt. Au cours de l’enquête, trois personnes ont été placées en garde à vue.