La campagne présidentielle est un tremplin de choix pour les associations. Après une campagne choc mettant en scène les candidats la présidentielle sur un lit d’hôpital, une nouvelle campagne à l’initiative de l’association Aides a été lancée pour interpeller les candidats à l’Elysée sur la question de la propagation du Sida.
Il y a quelques jours, une campagne choc sur l’euthanasie (cf Linfo.re : une campagne choc sur l’euthanasie) suscitait les plus vifs débats. L’association Aides a choisi de lancer une nouvelle campagne en utilisant le même procédé, autrement dit en mettant l’image des candidats à la présidentielle au service de la lutte contre le Sida.
Des portraits de personnalités politiques associés à des images de préservatifs : une campagne choc interpelle les candidats à l’élection présidentielle et l’opinion sur la question de la propagation du Sida en France et dans le monde. L’Association Aides a voulu marquer les esprits pour sensibiliser la classe politique et les Français aux ravages causés par le VIH (cf : Linfo.re : La campagne de l’association Aides).
Cette campagne suscite à la fois l’adhésion du public et les critiques les plus virulentes. Certains considèrent en effet que la méthode employée peut servir d’électrochoc et permettra de ramener cette problématique majeure au coeur des débats. D’autres Réunionnais interrogés estiment en revanche que l’Association Aides est allée trop loin.
Outres les affiches, Aides propose également dix mesures "pour en finir avec l’épidémie" en France et dans le monde :
1) garantir des conditions de vie dignes pour toutes les personnes vivant sur notre territoire, notamment en instaurant un revenu d’existence et une couverture santé véritablement universelle, en rétablissant le droit au séjour pour soins, et en répondant aux contraintes liées au vieillissement des personnes malades ;
2) lutter efficacement contre les discriminations, en commençant par garantir l’égalité de droits pour les gays, les femmes et les trans et l’égalité effective aux soins et aux droits dans les départements français d’Amérique (Guyane et zone Caraïbes) ;
3) privilégier la santé publique à la répression, en particulier concernant l’usage de drogues et le travail du sexe ;
4) améliorer la participation des malades aux politiques de santé, notamment en les associant à toute modification du paysage sanitaire français ;
5) assurer les moyens de lutte contre le sida pour enrayer les épidémies à VIH et à hépatites virales, en augmentant les financements dédiés aux associations de malades et à la recherche publique ;
6) mettre en place la Taxe Robin des Bois sur les transactions financières, qui doit être affectée à la lutte contre les pandémies et pour le développement ;
7) doubler la contribution de la France au Fonds mondial de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme ;
8) augmenter graduellement l’aide publique au développement à hauteur de 0,7% du PIB d’ici 2015 ;
9) promouvoir une diplomatie active pour la défense des droits des personnes ;
10) soutenir la production et la diffusion de traitements à moindres coûts et s’opposer à toutes dispositions susceptibles d’entraver la production de médicaments génériques.
Après la campagne initiée par l’Association pour le Droit de mourir, c’est le Sida qui s’invite dans la campagne présidentielle. Aides ne compte pas que sur les affiches pour diffuser son message. L’association française a également prévu de distribuer des préservatifs à la population, accompagnés de photos d’identité des candidats à la présidentielle.