Après neuf jours d’incendie, après des appels appuyés des élus de l’opposition et de la population, le Gouvernement a finalement décidé l’envoi de deux Dash 8 à la Réunion. Deux appareils font route vers notre département. Le premier d’entre eux doit atterrir sur la piste de l’aéroport Roland Garros ce mercredi, en début de soirée et sera opérationnel dès demain. Le second avion bombardier d’eau doit arriver jeudi après-midi. L’an dernier, le Dash 8 est apparu comme le Messie. Son intervention a été qualifiée de déterminante.
C’était en octobre 2010 : le Dash 8 atterrissait sur la piste de l’aéroport Roland Garros, onze jours après qu’un violent incendie ne se déclare sur le site du Maïdo. Dès le lendemain, l’avion bombardier d’eau a procédé à une série de largage au dessus de la zone brûlée. Alors qu’un hélicoptère dispose d’une capacité de 800 litres d’eau, le Dash peut lui contenir 12 000 litres du précieux liquide.
Si l’intervention du Dash a été limitée par la couverture nuageuse, l’utilité des largages effectués par l’avion bombardier d’eau a été saluée à l’unanimité. Grâce au Dash 8, les pompiers ont été en mesure d’accélérer l’extinction du feu qui dévorait la forêt domaniale depuis plus d’une semaine.
Le nouvel incendie qui s’est déclaré au coeur du Parc National cette année a été beaucoup plus virulent que le précédent. Dès le premier jour, les élus de l’opposition et la population ont appelé l’Etat à renforcer les moyens aériens. Si le Dash apparaît encore comme le Messie aux yeux de certains, autrement dit, comme le seul moyen de venir à bout de ce feu, le porte-parole du Ministère de l’Intérieur a tenu à mettre fin à la polémique qui enflait depuis plusieurs jours. Pierre-Henry Brandet a ainsi rappelé le contexte d’intervention du Dash 8 : "l’avion bombardier d’eau est en effet entré en action alors même que les conditions météorologiques devenaient plus favorables et que le feu était stabilisé".
Alors que deux avions bombardiers d’eau s’apprêtent à effectuer des largages au-dessus des 2700 hectares incendiés, la polémique ne semble pas éteinte. La députée-maire Huguette Bello a demandé une enquête parlementaire sur la gestion de cet incendie. Comme elle, d’autres élus déplorent "une action tardive de l’Etat" et demandent la mise en place de mesures d’urgence.