À compter de ce vendredi 18 mars, suite à l’amélioration de la situation sanitaire, les pistes de danse réouvrent leurs portes, sans jauge, à La Réunion. Toutefois, cette réouverture se fait sous conditions : le pass vaccinal et le port du masque sont obligatoires. De plus, la consommation debout reste interdite jusqu’au 26 mars. Par conséquent, plusieurs boîtes de nuit resteront fermés malgré l’autorisation.
Le 8 mars dernier, le préfet Jacques Billant annonçait son plan de désescalade face à l’amélioration de la situation sanitaire sur l’île. Parmi les allègements, la réouverture des boîtes de nuit dès ce soir fait des heureux. Toutefois, plusieurs gérants ont fait le choix de garder leur établissement fermé, jugeant les conditions de réouverture trop contraignantes. Parmi les boîtes de nuits qui garderont leur piste de danse fermées : Le Bedier, Le Loft, Le Moulin du Tango, Le Five, ou encore le Shamrocks.
Le préfet l’avait annoncé : les boîtes de nuit réouvriront avec l’obligation du pass vaccinal et du port du masque. Si cette dernière condition n’empêche pas certaines discothèques de rouvrir, d’autres voit cela comme un inconvénient.
Le gérant du Before, restaurant bar et club de Saint-Pierre, fait savoir que la piste de danse de son club sera accessible aux clients du restaurant, mais qu’il n’y aura pas l’animation habituelle. "On est obligé de prendre des dispositions pour éviter que les clients s’emballent, dansent et retirent leur masque. On diminuera le volume de la musique et on aura une ambiance plus calme", fait-il savoir. En effet, il raconte rencontrer des difficultés à imposer le port du masque aux clients qui sont nombreux à l’enlever au cours de la soirée. Une difficulté rencontrée dans plusieurs discothèques.
Jusqu’au 26 mars prochain, la consommation debout est interdite dans les bars, cafés et restaurant. Par conséquent, les clients devront nécessairement être assis pour consommer.
Une contrainte de plus, selon le gérant du Before qui a fait le choix de s’imposer une jauge. L’entrée se fera donc sous réservation et les places seront limitées. "Les clients viennent pour danser et boire. Il n’y a pas assez de place pour que tout le monde puisse s’asseoir et donc consommer", déplore-t-il alors que l’obligation de l’application d’une jauge a été levée.
Le gérant du Loft, discothèque de Saint-Gilles, fait quant à lui le choix de rester fermé. "On n’ouvre pas le 18 mars car le protocole, en l’état, n’est pas applicable en ce qui concerne le port du masque obligatoire en intérieur et en extérieur ainsi que l’interdiction de consommation debout", s’exclame-t-il.
Ce mercredi 16 mars, les représentants des discothèques de l’île se sont réunis avec la préfecture. La préfecture a confirmé que les contrôles seront renforcés afin d’assurer le respect du protocole sanitaire.
Le gérant du Before fait savoir que les éventuels contrôles poussent ses collègues du monde de la nuit à garder leurs portes fermées. En effet, pour lui, ouvrir les boîtes avec les mesures sanitaires actuelles équivaut à prendre le risque de voir son établissement fermer, ou encore, perdre les aides de l’Etat. "On ne peut pas surveiller continuellement chaque client pour s’assurer qu’il porte bien son masque. On fait de notre mieux, on a un agent, on fait des rappels régulièrement, mais c’est tout de même un risque", dit-il.
"On préfère ne pas prendre le risque d’une fermeture administrative. On perd, en effet, une grosse semaine car, en cette période de vacance, les réservations sont saturées", déplore le gérant du Loft.
Les contrôles peuvent également être contraignants pour les établissements. Le gérant du Before raconte que lors d’un contrôle des pass vaccinaux effectué par les forces de l’ordre, l’activité a cessé chez lui durant près d’une heure trente.
Depuis le début de la crise sanitaire, les discothèques ont subi de nombreuses fermetures, ainsi que des mesures sanitaires strictes. Beaucoup ont fermé définitivement leurs portes.
Pour le gérant du Loft, le protocole n’a plus de sens : "alors que les discothèques étaient fermés, les soirées continuaient de se dérouler en privé ou dans les bars. Tout le monde danse, les uns collés aux autres et sans masque."
Le gérant du Before, quant à lui, ne voit plus le bout du tunnel : "en France, les discothèques ont pu reprendre leurs activités. Ici, à La Réunion, la situation est toujours la même qu’au départ et ne semble pas prête à changer."