Réunis depuis 5 heures du matin afin de bloquer l’accès du chantier de la centrale thermique du Port, près de 200 manifestants sont passés à l’action peu avant 9h00. Plus déterminés que jamais pour lutter en faveur de l’emploi local, les ouvriers et représentants syndicaux ont décidé d’investir les lieux après avoir forcé les grilles.
Mobilisés avant le lever du soleil, des ouvriers réunionnais, leaders syndicalistes et représentants d’associations ont décidé de monter au créneau pour favoriser l’emploi local sur le chantier de la centrale thermique EDF du Port. Réunis devant les grilles du chantier pour dénoncer l’embauche de dizaines d’Européens "sous-payés" sur ce grand chantier, les manifestants ont fini par envahir les lieux vers 9 heures.
Près de 1200 salariés sont embauchés en permanence sur le chantier de la nouvelle centrale thermique du Port et parmi eux, 15% sont d’origine européenne. Ce qui représente un peu moins de 200 salariés dont la plupart viennent d’Espagne mais également de la Bulgarie. Pour les leaders syndicalistes qui sont sur place, il est indispensable de favoriser l’emploi local en raison du contexte économique réunionnais mais aussi de préserver les acquis sociaux obtenus en France. Pour les syndicalistes, les salariés européens n’ont pas les mêmes droits sociaux et sont contraints de travailler plus pour au final, gagner moins que leurs homologues réunionnais.
Selon les manifestants, les postes actuellement occupés par des Européens sur le chantier de la nouvelle centrale électrique du Port pourraient être attribués à des Réunionnais qualifiés et il ne s’agit pas de compétences. "On a formé des soudeurs réunionnais pour construite la route des Tamarins et maintenant, on nous dit qu’il n’y en a plus pour une simple usine" affirme Jacky Balmine, secrétaire général de la CGTR - BTP.
En tant que président de l’Alliance des Réunionnais contre la Pauvreté, Jean-Hugues Ratenon a d’ores et déjà demandé l’ouverture d’une "enquête parlementaire" afin que toute la transparence soit assurée en matière d’embauches sur les grands chantiers de la Réunion.