Après avoir reporté sa décision, le Tribunal Administratif a suspendu l’arrêté préfectoral autorisant les prélèvements de requins dans la Réserve Marine. Les associations se disent soulagées.
La problématique requin refait surface. Très attendu, le Tribunal Administratif s’est prononcé ce jeudi concernant les prélèvements de requins au large des côtes réunionnaises.
Dans ce dossier sujet à de vives polémiques, la Justice a tranché et a suspendu l’arrêté préfectoral autorisant le prélèvement - autrement dit la pêche - des requins dans la Réserve Marine. Cette mesure vivement critiquée avait été décidée par la Préfecture suite aux nombreuses attaques mortelles qui étaient survenues au plus près des sites de baignade de la côte Ouest.
Ce jugement a provoqué le soulagement des associations qui militent pour la protection des requins. Trois d’entre elles sont à l’origine de ce recours devant la Justice. Le Tribunal Administratif a justifié sa décision en expliquant que la zone où sont opérés les prélèvements est une zone protégée.
Dans un communiqué, l’association Sea Sheperd se félicite de la suspension des prélèvements de requins. Selon l’organisation, " l’arrêté préfectoral autorisant les battues de requins dans la Réserve Marine de la Réunion a été pris pour apaiser la colère des surfeurs". Et d’ajouter qu’il s’agissait d’un arrêté " blingbling".
Sea Sheperd rappelle également que "la cohabitation entre les requins et usagers de la mer toujours plus nombreux sur les plages ne pourra passer que par une meilleure compréhension des comportements de chacun, des systèmes de surveillances plus efficaces et un programme de pédagogie et de sensibilisation auprès des usagers de la mer".
Outre la suspension de l’arrêté, le Tribunal Administratif a condamné l’Etat à verser 500 euros aux trois associations qui ont fait le recours. Interrogé à ce sujet, le Préfet Jean-Luc Marx a affirmé qu’il n’était pas au courant de la décision du Tribunal Administratif, avant de souligner qu’il n’avait pas encore pris ses fonctions à La Réunion lorsque l’arrêté controversé a été signé.
L’Etat dispose d’un délai de cinq jours pour effectuer un recours en Cassation. Cette décision de Justice suspend les prélèvements uniquement dans cinq zones de protection intégrale de la Réserve Naturelle.