Avec près de 80 % des pompiers vaccinés, le SDIS doit continuer à tourner avec des effectifs réduits. Pour le syndicat Action catégorie C, le risque du discontinuité des secours est bien réel et pointe du doigt une politique du fait accompli.
Les chiffres avancés par Michel Gonot du syndicat Action catégorie C parlent d’eux-mêmes. Le CTA (centre de traitement des appels) / Codis ,le coeur névralgique du SDIS, compte actuellement 27 arrêts maladie, l’équivalent de 2 équipes sur 5. En temps normal, le CTA/CODIS tourne avec 95 effectifs dont 34 sapeurs-pompiers volontaires. "Seulement 4 ou 5 concernent des arrêts maladie pour des blessures et ne sont pas imputables à la vaccination, précise le syndicaliste. À Saint-Denis, il y a entre 10 et 12 pompiers au lieu des 19 prévus". Et de poursuivre : "Aujourd’hui, on risque de voir la machine dysfonctionner et une discontinuité dans les secours. Cela relève de la responsabilité du préfet et des maires qui sont responsables de la couverture départementale".
Sur notre antenne, ce mercredi Frédéric Léguiller, directeur du SDIS annonçait que 77 % des pompiers étaient engagés dans un schéma vaccinal et que le SDIS avait pris ses dispositions pour anticiper ce manque de personnel après l’entrée en vigueur, ce 15 septembre, de l’obligation vaccinale. Un pompier professionnel a été suspendu à ce titre et trois sapeurs-pompiers volontaires . "Il n’est pas question de fermer la moindre caserne. On est sur un dispositif opérationnel général qui vise à équilibrer les effectifs d’un centre à l’autre. Quand un centre est dans une situation délicate, on peut faire appel à des personnels d’autres centres car on a un statut départemental. D’autre part, le président du SDIS m’a autorisé à déplafonner le nombre de gardes des sapeurs-pompiers volontaires. Pour ceux qui sont disponibles, ils peuvent effectuer plus de gardes tout en respectant le repos de sécurité", avançait le directeur du SDIS.
Depuis mercredi, des contrôles ont lieu pour déterminer si les sapeurs-pompiers présentent bien un test négatif ou s’ils sont engagés dans un processus de vaccination. "Ce n’est pas du harcèlement à mon avis, mais c’est mal compris. L’arrêt maladie n’est pas une solution, ils ne sont pas malades. Nous devons être vigilants sur ces maladies. J’ai demandé au directeur de contrôler ces arrêts maladie pour déterminer si on les trouve abusifs", précisait sur notre antenne, Stéphane Fouassin, le président du SDIS.
Des propos qui font réagir Michel Gonot. "Il manque quand même 20 % des effectifs avec l’obligation vaccinale. En temps normal, nous manquons déjà d’effectifs. Ils ne sont pas conformes à ce qui a été prévu et acté.", souligne le président d’Action Catégorie C. Selon lui, des contentieux ne sont pas à exclure. "Si quelqu’un estime qu’un secours n’a pas été donné de manière efficiente, il pourrait se retourner contre le SDIS. Nous demandons ce qui a été prévu pour que les secours soient uniformes. Cette loi est arrivée très vite, sans anticipation. C’est la politique du fait accompli".