Hier soir Monseigneur Gilbert Aubry s’est exprimé dans une longue interview télévisée accordé à l’émission "Les grands entretiens" sur Antenne réunion. il a tenu à expliquer sur la chaîne privée, les raisons de son absence. Profondément affecté par deux récentes affaires de pédophilie sur l’île, il va mieux.
Pas question pour lui de rester passif, il veut d’une part avoir plus d’éléments sur les faits déroulés dans ses paroisses et mettre en place, au plus vite des outils de prévention pour enrayer la pédophilie.
Reposé mais motivé. Gilbert Aubry ne compte pas faire table rase du passé en laissant agir la justice dans le cadre des enquêtes ouvertes. Il se porte partie civile pour avoir accès aux différents dossiers :
« Nous n’avons pas de moyen d’investigation. Il n’y a pas 36 000 vérités. Nous voulons avoir accès aux dossiers, car nous n’avons pas tous les éléments. Seule la justice a les moyens d’investigation. Nous condamnons la pédophilie tout autant bien à l’intérieur de l’Eglise que dans la cellule familiale ».
Présent sur l’île au moment de l’affaire du Père Tual, Gilbert Aubry a rencontré le curé mis en cause avant son incarcération : « Je l’ai rencontré la veille d’aller en prison. Nous avons parlé d’homme à homme. Je lui ai dit que sa vie était devant lui et pas derrière. Il était prévisible que le père Tual puisse partir en prison".
Monseigneur Aubry veut aller de l’avant et mener une large réflexion sur les moyens à mettre en oeuvre pour que pareils faits ne se reproduisent plus. Il a déjà réuni plusieurs conseils épiscopal et autres…
« Au total 25 personnes ont commencé à travailler sur la création d’une cellule de lutte . Dans la pastorale familiale, il nous faut créer une équipe ou une cellule de lutte contre la pédophilie. Cette cellule doit être composée d’intervenants extérieurs, mais aussi de prêtres, de médecins, psychiatres, psychologues, et de juristes, pour que sous la coordination de prêtres, nous arrivions à une action en transversalité ».
L’évêque prend bien soin de ne pas ramener le phénomène de pédophilie uniquement à l’Eglise. Elle est selon lui, une structure psychique qui s’impose dans la société.
Il propose un encadrement plus étroit de chaque prêtre par un autre de ses confrères : « Chaque prêtre doit être suivi par un autre prêtre. Il est invité à avoir son accompagnateur personnel. De même qu’un psychologue a un autre psychologue en vis-à-vis, un prêtre doit avoir un autre prêtre en face de lui".
Afin d’éviter toute déviance, les enfants ne doivent plus être gérés uniquement par les prêtres. Il est prévu d’incorporer d’autres intervenants dans la relation enfant/Eglise :
« Les responsabilités des groupes de jeunes comme les enfants de chœur doivent être confiées à des couples en relation avec le prêtre de la paroisse ».
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