En cette période de l’année, les marches sur le feu se célèbrent aux quatre coins de l’île. Ce rituel est pour la communauté tamoule un signe de reconnaissance à la religion. A la Ravine Creuse mercredi, 60 pratiquants ont marché sur la braise. Découvrez les coulisses de la cérémonie.
Ils sont des centaines à se hisser sur des échelles pour ne rien rater du spectacle. Certains grimpent même dans les arbres ou sur les toits pour assister à l’une des plus vieilles traditions au monde. Quelques heures avant la marche sur le feu, Ashou et Lila sont déjà en place, mais pour eux, le clou du spectacle, c’est autre chose. “On aime quand on regarde quand ils coupent le cabri et des coqs.”
"Une épreuve de traverser le brasier"
Affronter le feu est un moment crucial dans la vie des croyants et un moyen de faire pénitence. Deux heures avant l’épreuve finale, la tension est palpable. “C’est comme une épreuve de traverser le brasier” ; “Pour l’instant, on est un peu stressés, quand on voit le feu, lé normal, tout le monde lé stressé.”
Un tapis de feu de 800° C
Le stress, il y a de quoi en avoir quand on sait que les braises peuvent atteindre 800° C. Les préparateurs du tapis de feu doivent être arrosés constamment pour résister à la chaleur. Mais ces religieux sont prêts, ils viennent de respecter 18 jours de carême pour se préparer physiquement et psychologiquement.
"On prie et on espère que tout va bien se passer"
“C’est sûr que tout le monde a un petit peu peur, c’est sûr, c’est le feu. On a prié pendant 18 jours et même avant, j’espère qu’on va avoir la grâce de Pandiali. On prie et on espère que tout va bien se passer.”
La grâce de la déesse Pandiali, voilà le secret de la marche sur le feu. Cette princesse a réellement existé il y a plus de 3 000 ans et c’est de son histoire que vient ce rituel. Une pratique ancestrale importée à La Réunion au XIXe siècle et qui fait la fierté de toute la communauté tamoule.