A chaque nouvelle installation d’antenne relais, les mêmes inquiétudes réapparaissent. Si aucune étude ne prouve leur dangerosité, les associations réclament néanmoins un contrôle sur l’implantation.
Depuis plusieurs années, les antennes pour GSM sont accusées de tous les maux : gâcher les paysages, être de plus en plus nombreuses et surtout d’avoir des conséquences sur la santé, notamment celle des enfants. Pour les associations, au nom du principe de précaution, il faudrait limiter leur présence. Notamment éviter de les placer près des écoles, comme c’est notamment le cas à la Cressonnière, Saint-André.
Mais pour le docteur Christine Kowalczyk, médecin généraliste à Saint-André, il n’y a aucune preuve qui démontre l’impact négatif des antennes relais sur la santé. "Pour l’instant aucune étude n’a prouvé ce genre de dangerosité" déclare-t-elle. "Certaines personnes rapportent des maux de tête, des étourdissements, des troubles du sommeil, mais de là à rapprocher avec ces antennes, on ne peut pas le prouver". Elle ajoute par ailleurs, "certaines personnes peuvent avoir des troubles lorsqu’elles savent qu’il y a quelque chose à côté d’eux qui peut potentiellement leur nuire. Ces gens-là ont l’impression qui ces antennes relais leur portent nuisance, mais en fait on peut aussi avoir des maux de tête parce qu’on est saturé, on est fatigué, parce qu’on dort mal".
Faire porter le chapeau aux antennes relais alors que nous vivons entourés d’ondes, émises par divers appareils, c’est un peu exagéré pour Christine Kowalczyk. "On ne peut vraiment pas dire que ces antennes nuisent plus que les ondes des portables. On a beaucoup critiqué les micro-ondes à sa sortie, mais en fait pour l’instant, aucun cancer n’a été découvert sur la cuisine au micro-ondes. Maintenant tout le monde vit avec un téléphone portable, tout le monde a des wi-fi chez eux et là on a personne à critiquer mais à partir du moment que c’est quelque chose qui se met à côté de chez eux, où les gens n’ont pas le droit de dire quelque chose, à ce moment-là c’est critiqué. Mais après, il nous faut faire des expériences bien plus importantes pour vraiment relativiser et dire ’C’est la faute de’ "
Pour le moment, elle insiste sur le fait qu’aucune étude scientifique ne démontre un lien de causalité entre une antenne relais et une maladie grave. "Ce qui est relayé pour l’instant ce sont des troubles du sommeil, des maux de tête et éventuellement des troubles de la concentration, et aucune de ces trois pathologies n’est mortelle. Il faut continuer à faire des études et pouvoir prouver scientifiquement que ces antennes relais posent problème, mais pour l’instant rien n’est prouvé".
Pour Jocelyne, 57 ans habitant Saint-André, les antennes relais ne l’inquiète pas vraiment, "il ne doit pas avoir trop de conséquences je pense. Moi ça ne m’inquiète pas. Par contre le wi-fi et tout ce qui va avec, je trouve que c’est un peu dangereux pour les enfants surtout parce que ils sont petits et qu’ils sont accros".
Jacqueline pour sa part relève le caractère primordial des antennes relais dans notre société moderne, "sans l’antenne on ne peut pas avoir de téléphone portable et la plupart des gens n’arrivent pas à vivre sans téléphone portable. Comme le téléphone est indispensable, il faut l"antenne".
Mais pour Patrice qui vit à Saint-Benoit, il faut rester prudent sur ces antennes relais et prendre en compte le principe de précaution, "il faut prendre conscience de ses dangers et il faut faire le nécessaire par la suite".
Technologie indispensable ou danger pour la santé, les antennes relais suscitent de nombreuses interrogations. En attendant des études fiables sur les conséquences réelles des antennes relais sur la santé des riverains, elles façonnent tout doucement le paysage urbain de l’île.