Une enquête sur la santé de la population à La Réunion a été réalisée par l’Insee. Un Réunionnais sur dix déclare être en mauvaise santé en 2019.
Les résultats d’une enquête concernant la santé de la population à La Réunion, ont été révélés par l’Insee. Ils ont montré qu’en 2019, avant l’arrivée de la pandémie de coronavirus, 10% des Réunionnais de 15 ans ou plus se plaignent de leur santé. Selon l’institut, 8 % ont annoncé être en mauvaise santé, et 2 % en très mauvaise santé. En revanche, il y a 2 ans, 65% des Réunionnais se perçoivent en bonne ou très bonne santé.
Cette enquête a aussi révélé que l’état de santé perçu à La Réunion est plus mauvais qu’en métropole. Ce fait entraîne des taux de mortalité plus élevés à chaque âge. Par ailleurs, l’espérance de vie est inférieure d’un an et demi à celle de l’Hexagone. Ainsi, le vieillissement de la population est rapide, puisqu’en 2050, 22 % des Réunionnais seront âgés de plus de 65 ans. Ce pourcentage est deux fois plus élevé que celui de 2017.
La dégradation de l’état de santé est notamment due à l’avancée de l’âge. Un quart des Réunionnais de 65 ans ou plus, s’estiment en mauvaise ou très mauvaise santé si les moins de 25 ans se trouvent rarement dans cette situation.
Outre l’âge, l’absence d’activité physique pourrait également provoquer un mauvais état de santé. Les résultats de cette enquête ont, en effet, indiqué que 24% des personnes, ne faisant aucun effort physique, déclarent une santé altérée. Pour celles qui pratiquent peu d’activité, cette proportion est de 7%.
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Le niveau d’études pourrait également avoir des conséquences sur la santé, car les personnes diplômées de l’université se déclarent bien moins souvent en mauvaise santé (3 %). Par contre, 15 % des personnes sans diplôme s’estiment être malade. La plupart de ces dernières éprouvent, par ailleurs, des difficultés à comprendre les recommandations des soignants (57%).
L’Insee a également noté que l’inactivité professionnelle pèse aussi sur l’état de santé, parce que 17 % des inactifs (outre les étudiants et les retraités) ne se sentent pas en pleine forme en 2019. En effet, à part l’insuffisance des revenus, ces individus pourraient souffrir aussi d’un manque d’interactions sociales.
La mauvaise santé touche autant les femmes que les hommes à La Réunion. Toutefois, 25 % des hommes s’estiment en très bonne santé contre 18 % des femmes. Par ailleurs, l’Insee a annoncé que le lieu de naissance influe aussi sur la santé d’une personne : les natifs de La Réunion se déclarent davantage en mauvaise santé (10 %) que les non-natifs (6 %).
Sur l’île, l’obésité est un problème majeur de santé publique, car 45 % des Réunionnais sont en surcharge pondérale, dont 28 % en surpoids et 16 % sont obèses. Le pourcentage des personnes obèses dépasse de 2 points de celui de l’Hexagone (14%), mais La Réunion est cependant, moins touchée que les autres Drom (20 % des habitants en moyenne sont obèses).
Cette maladie atteint plus les femmes que les hommes dans le département (20 % contre 12 %), et elle concerne les personnes d’âge intermédiaire (25 à 50 ans), avec 21%. Sur l’île, les générations nées à partir de 1970 sont davantage touchées par l’obésité.
En 2019, 39 % des Réunionnais se déclarent atteints d’une maladie chronique, (un problème de santé, récurrent ou de caractère durable). Toutefois, à âge égal, les maladies chroniques sont plus fréquentes à La Réunion qu’en Hexagone.
Ainsi 72 % des Réunionnais de 65 ans ou plus déclarent souffrir d’une maladie chronique. Les résultats de cette étude prévoient que le nombre des seniors en perte d’autonomie triplerait à l’horizon 2050 sur l’île.
L’Insee a révélé dans cette enquête que les femmes se déclarent plus souvent affectées par une maladie chronique (42 %) que les hommes (35 %).
Ce fait est principalement dû aux problèmes de surpoids, ainsi cinq femmes sur dix se plaignent de rhumatismes ou de maux de dos, contre quatre hommes sur dix. Mais elles sont également plus atteintes de problèmes cardiovasculaires avec 26% contre 20% pour les hommes.
Outre les maladies chroniques, les maladies vectorielles spécifiques aux territoires tropicaux, et transmises par les moustiques, peuvent aussi provoquer une détérioration de l’état de santé à La Réunion. Entre autres, on peut citer le chikungunya et la dengue qui ont affecté 10 % des habitants. Selon l’Insee, en 2019, 5 % de la population réunionnaise déclare subir des séquelles du chikungunya, qui a sévi l’île de 2005 à 2006 .
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