Ce samedi, les associations extinction Rébellion Réunion et de Greenpeace ont mené une action stop pub à la Plaine des Sables. Le mot "Pub" a été écrit en grand sur le sol. Le but de cette action était de sensibiliser à l’invasion publicitaire à La Réunion. Les affiches publicitaires n’ont pas été laissées sur place, tout a été nettoyé une fois l’action terminée afin de garder ce lieu intact.
L’île de La Réunion est envahie par des centaines de panneaux publicitaires géants, c’est un fait qu’Extinction Rébellion Réunion et Greenpeace La Réunion dénoncent depuis maintenant 4 ans, et pourtant, elle ne cesse de croître. Par cette action au Volcan de la Fournaise, la Plaine des Sables, nous avons souhaité interpeller les élus, mais également la population, sur notre rapport paradoxal à la publicité. Pourquoi serait il aussi dérangeant de voir apparaître la PUB sur ce paysage alors que nous la laissons complètement envahir notre quotidien sans même nous en rendre compte ?
Notre objectif est de souligner l’intransigeance dont nous faisons tous preuve quant à la présence de la pub dans un lieu naturel aussi préservé que celui de la Plaine des Sables que personne n’a envie de défigurer.
Il est temps également de nous insurger et de nous montrer intransigeants quant à la présence de la pub géante sur le reste de l’île. Cela questionne notre rapport aux paysages et à la beauté.
Pourquoi s’offusquer du mot PUB, éphémère, inscrit au beau milieu du parc national, un secteur que l’on fréquente finalement assez peu sur l’année, alors que nous acceptons au quotidien, de voir nos villes, nos quartiers, nos rues, pollués par des centaines de panneaux publicitaires ?
Notre cadre de vie de tous les jours ne mérite-t-il pas lui aussi d’être protégé ? N’avons nous pas le droit de vivre dans des quartiers préservés de la publicité qui nous incite à consommer des produits néfastes pour notre santé et pour l’environnement ? N’avons-nous pas le droit à un minimum de beauté près de notre logement, de nos parcs, de nos plages ?
Ce n’est pourtant pas une fatalité car les élus ont une responsabilité immense dans la mesure où ils ont la possibilité de réduire la pression publicitaire en mettant en place un Règlement Local de Publicité, dit RLP.
Certaines communes ont déjà pris les devants et mis en place un RLP, bien souvent très peu ambitieux, comme sur les communes de Saint Denis et Saint Pierre, ou il n’est bien souvent pas appliqué... D’autres, sont en train d’en créer un, comme les communes de l’Entre Deux, du Tampon, de Bras Panon, ou de Saint-Paul.
Cette dernière a notamment présenté son projet le mardi 5 sept. Un projet à la fois ambitieux sur la zone balnéaire qui serait totalement protégée de la publicité, et catastrophique pour les hauts de la commune, dans la mesure où il autoriserait des publicités jusqu’à 10.5 m².
Qu’est ce qui justifie une telle différence de traitement, une telle inégalité ? Ces hauts, justement qu’on espère préservés lorsqu’on monte au volcan ou au Maido. Pourquoi accepter de les voir pollués par la pub dans les zones résidentielles qui sont pourtant parfois à proximité immédiate d’espaces naturels remarquables ?
Contrairement à ce que l’on peut penser, la publicité ne créé pas d’emploi sur notre île. Elle en détruit même, en dévitalisant les centre-villes et en ramenant les consommateurs vers les zones commerciales occupées pour la majorité par des grands groupes ou des multinationales responsables de plus de 80% de la publicité géante visible sur La Réunion. Quelle TPE ou PME peut se payer régulièrement des campagnes de communication en grand format ? Il y en a très peu.
De plus, cette publicité génère des besoins de consommation dévastateurs parce qu’ils surexploitent les ressources de notre planète. A l’heure où nous commençons à subir les effets du changement climatique, persister à promouvoir la surconsommation relève soit du déni soit de l’incompétence.
Mesdames et messieurs les élus, ouvrez les yeux, il n’y a pas que les monuments et autres centre-villes historiques à préserver, c’est tout le territoire qui est défiguré par la publicité grand format. Il est temps d’interdire massivement ces verrues dans toutes les zones urbaines et de les autoriser uniquement à proximité immédiate des zones d’activités économiques !
L’ile intense est devenue au fil des années l’ile publicitaire !