Les vacances scolaires touchent à leur fin. Ce lundi 24 janvier, les enfants reprendront le chemin de l’école. Les adultes doivent, pour beaucoup, reprendre le travail également. Certaines familles ont choisi de prendre l‘avion durant ces vacances, toutefois, la fin de leur séjour ne se passe pas comme ils l’auraient souhaité. En effet, avant de prendre l’avion, ils sont nombreux à avoir été testés positifs au coronavirus et à devoir changer leurs plans. Cette prolongation de séjour est embêtante pour certains, mais représente un calvaire pour d’autres. Vincent, Maxime et Aurélia ont accepté de témoigner.
Vincent est mécanicien agricole dans les Avirons. Avec sa famille, ils sont eux aussi bloqués en métropole. Vincent s’était pourtant montré prévoyant en prenant un billet de retour une semaine avant la rentrée, mais dans les 48 heures qui ont précédé leur départ, ses plans ont été chamboulés par le Covid-19.
Sa famille et lui ont dû prolonger leur séjour dans un gîte. Puis, ils se rendront chez des proches, en métropole, quelques jours avant de prendre l’avion afin de limiter ces frais imprévus.
Vincent a fait en sorte que cette semaine d’isolement soit considérée comme des congés. Son enfant manquera la rentrée scolaire et sera absente de l’école durant une semaine, voire plus, s’ils sont toujours positifs d’ici vendredi. Ils contacteront son école pour qu’elle puisse travailler depuis la métropole. Vincent et sa famille sont souriants, malgré les symptômes qui persistent.
Avec sa femme et ses deux enfants, Maxime devait retourner à La Réunion le lundi 17 janvier. Malheureusement, ils ont été testés positifs au Covid-19. La famille avait donc reporté le voyage pour ce dimanche, sauf qu’ils sont toujours positifs au Covid-19 et rentreront dans un avion seulement une fois qu’ils présenteront un test négatif.
Maxime n’est pas inquiet par ce séjour prolongé dans la mesure où ils sont logés chez des proches, à Nantes. En revanche, il regrette que toute sa famille ne puisse pas être présente pour la rentrée. En effet, sa compagne et lui sont enseignants dans le supérieur. “ On n’est même plus considéré comme étant en arrêt de travail, on est censé avoir repris le travail, mais on est à 10 000 kilomètres du lieu de travail”, dit-il.
Ce qui embête Maxime, c’est de ne pas savoir quand sa famille et lui pourront rentrer chez eux, car ils ne sont pas en mesure de savoir si, le jour du voyage, leur test sera négatif. Contrairement à lui, ses enfants sont ravis de voir leurs vacances se prolonger.
Maxime dénonce une mauvaise gestion de la crise sanitaire. En effet, il raconte s’être renseigné auprès de l’ARS. On lui a expliqué qu’au bout de 11 jours, avec un certificat de rétablissement, même s’il est positif, il pourrait reprendre l’avion. Une information qui n’était pas parvenue à la compagnie aérienne qui lui a assuré qu’il se ferait refouler s’il ne présentait pas un test négatif. “ La gestion de la crise est faite à l’arrache, dans la précipitation, sans prendre en considération les conséquences que cela peut avoir sur les gens”, ajoute-t-il.
Maxime pense notamment à ses élèves qui devront certainement faire face à une situation similaire en juin, lorsqu’ils devront se déplacer en métropole pour passer leur concours. Cela leur ajouterait du stress supplémentaire.
Aurélia est assistante pédagogique dans un collège de Saint-Louis. Durant ces vacances, elle a passé un séjour en Espagne et était en transit à Paris pour rentrer sur l’île. Le test n’est pas obligatoire entre l’Espagne et la métropole, mais Aurélia s’est tout de même autotestée. Ce test s’est révélé négatif. Une fois à Paris, le lundi 17 janvier, elle a effectué un test PCR afin de pouvoir prendre son avion pour La Réunion, mais celui-ci était positif. “Je ne connais personne à Paris, j’étais là-bas juste pour pouvoir prendre mon avion. Il n’y a rien qui est mis en place pour les passagers en transit. Donc, si on est testé positif à Paris, c’est à nous de nous payer l’hôtel”, déplore-t-elle.
Ayant voyagé avec des compagnies différentes, Aurélia ne disposait d’aucune assurance. Elle s’est renseignée auprès de la sécurité sociale et même auprès de la mairie afin de se renseigner sur un éventuel hébergement, sans succès. ”Je trouve ça étonnant, car je pense qu’il y a forcément des voyageurs qui se retrouvent dans ma situation et qui n’ont pas les moyens de se payer une chambre d’hôtel", dit-elle. Aurélia n’a donc pas eu le choix et a dû se payer une chambre d’hôtel, un total de six nuits pour un minimum de 40 euros la nuit.
Ce samedi, elle est allée se faire tester dans l’espoir d’être négative, ce qui a été le cas. Elle était donc soulagée car, si le résultat avait été tout autre, elle se serait retrouvée sans endroit où dormir encore quelques jours. Aurélia a donc pu avoir un billet pour ce dimanche et a passé la nuit de samedi dans l’aéroport, dans l’attente.
À l’instar de Maxime, Aurélia remet en question la gestion de la crise sanitaire : ”je n’ai pas été contacté, j’ai respecté l’isolement de ma propre initiative. Mon pass sanitaire est toujours valide, on peut aller dans les restaurants ou cinémas même en étant positif. “
Elle s’interroge aussi sur la non-prise en charge des personnes contaminées par la sécurité sociale ou les mairies. “Je suis soi-disant malade, mais il n’y a rien qui est pris en charge. Je dois payer l’hôtel à mes frais“, dénonce-t-elle.