Ce vendredi, la rubrique "personne de la semaine" met en lumière le parcours de Carl Hoarau, ancien gardien du cimetière de Mont Vert les Hauts à la retraite qui continue de venir sur ces tombes qu’il a tant soigné et chéri. Soutenant les familles dans les moments difficiles, Carl aime la quiétude de ce lieu de recueillement.
Comme tous les matins, Carl Hoarau se rend au cimetière de Mont Vert les Hauts dont il a la charge. Rien d’extraordinaire, sauf si l’on considère que Carl a pris sa retraite en 2004. Mais depuis 7 ans, ce passionné se rend tous les jours sur son ancien lieu de travail si singulier. Arrêter son activité, Carl ne voulait pas s’y résoudre. Il aura fallu l’intervention du maire de Saint-Pierre en personne et une médaille du mérite pour service rendu à la commune, pour le décider à partir en retraite. La force des habitudes l’a bien vite rattrapé le poussant à se rapprocher de cet endroit où il se sent si bien.
Depuis 53 ans, Carl arpente ces allées, serpentant dans ce dédale de tombes. Au fil des ans, il a appris à connaître les milliers d’âmes qui reposent sous ses pieds. A 18 ans, il effectue de menus travaux dans le cimetière, puis il devient fossoyeur. Son diabète l’empêchant de continuer ce métier physiquement difficile, Carl est promu gardien de cimetière en 1984. Tenir propre les pierres tombales, aiguiller les visiteurs et entretenir les allées, il effectue toutes ses missions avec coeur et passion. Etre gardien de cimetière c’est aussi être proche des familles dans les moments les plus difficiles. Dans le quartier, tout le monde le connaît et apprécie ses compétences et sa dévotion.
Si pour les habitués, voir le retraité s’affairer sur ces tombes est tout à fait normal, William son successeur a été surpris par ce manège. "Je le voyais venir tous les jours alors qu’il était en retraite et puis après j’ai compris qu’il faisait ça par passion", confie William. Pour Carl le cimetière n’a rien d’effrayant, au contraire il apprécie la quiétude des lieux. "C’est comme ma case", affirme t-il. Parmi tous ces disparus repose sa défunte épouse. Une raison de plus d’aimer ce lieu paisible où il viendra jusqu’à ce que ses dernières forces l’abandonnent, avec l’étrange satisfaction de se dire que "sa case" deviendra sa dernière demeure.