En février dernier, le gouvernement avait annoncé l’adoption d’une proposition de loi qui facilitait les démarches pour changer de nom de famille. Aurélie, Réunionnaise de 27 ans, avait témoigné pour LINFO.re pour partager son soulagement face à la mise en place de cette nouvelle loi. En effet, la jeune femme portait alors le nom de son ti père qu’elle décrit comme son bourreau. Désormais, elle a enfin pu changer de nom et a réadopté celui de ses grands-parents.
Depuis le 1er juillet 2022, les démarches pour changer de nom afin de reprendre celui d’un parent ont été simplifiées. C’est ainsi qu’Aurélie s’est rendue avec hâte en mairie et sans justificatif afin de faire sa demande.
Le 22 juillet dernier, munie d’un formulaire téléchargé sur le site du gouvernement et sans justificatifs, Aurélie s’est rendue à la mairie de Saint-Denis pour faire sa demande de changement de nom. Le 31 août, la jeune femme a finalement pu signer les documents attestant de son nouveau nom de famille. Désormais, le nom de famille de son ti père est rayé sur son acte de naissance sur lequel est de nouveau inscrit son nom de naissance, celui de sa mère et de ses grands-parents maternels. Il s’agit pour elle d’un hommage envers ces derniers qui se sont occupés d’elle, durant son enfance.
Pour rappel, Aurélie a souhaité changé de nom de famille, car elle portait celui de son ti père, jusqu’à présent. Ce dernier a été à l’origine des souffrances de la jeune femme qui a été victime de maltraitances de sa part, dans son adolescence.
Des souffrances renforcées par la méconnaissance de ses origines, car sa mère n’a jamais voulu lui parler de son père biologique. D’ailleurs, cette dernière n’a pas empêché les maltraitances de son mari à l’égard de son enfant. Par conséquent, toutes deux ne se parlent plus aujourd’hui.
L’attente des documents n’a pas été longue, pourtant Aurélie était particulièrement stressée. "Sété dû à l’impatience parske i fé dé zané mi atann sa", dit-elle. Désormais que le premier pas vers un "nouveau départ" a été fait, beaucoup de paperasse l’attend, car tous ses documents officiels doivent être refaits. Pourtant, ces démarches ne l’inquiètent pas et elle assure qu’elles les feront avec joie.
En effet, Aurélie se sent étrangement bien depuis ce renouveau, car elle considère que cette étape a enclenché son processus de reconstruction psychologique. La maltraitance qu’elle a subie et sa quête d’identité perpétuelle ont placé un mal être en elle, accentué par ce nom de famille étranger à sa personne qu’elle a dû porter durant une grande partie de sa vie. "Kan ma kite la mairie, mi na l’impression mi té libéré d’un poids. Astèr, mi lé en accord avek mwin même parske mi lé su la voie de la guérison", s’exprime-t-elle.
Changement de nom au 1er juillet : "Mi ve pu porte le nom mon ti père violent, mon bourreau"
Changement de nom : proposition de loi adoptée par le Parlement