Depuis le 26 juillet 2013, un arrêté préfectoral interdit la baignade et certaines activités nautiques dans la bande des 300 mètres du littoral de La Réunion sauf dans les lagons et zones surveillées. L’interdiction court jusqu’au 15 septembre 2014.
Il y a un an, jour pour jour, le préfet prenait un arrêté portant sur la réglementation de la baignade et certaines activités nautiques dans la zone des 300 mètres du littoral de La Réunion exceptés dans les lagons, espaces aménagés et zones surveillées.
Cette décision a été prise deux semaines après l’attaque de requin dans la baie de Saint-Paul qui a coûté la vie à la jeune Sarah, âgée de 15 ans.
Le préfet de La Réunion a ensuite à deux reprises prolongé cet arrêté, le 27 septembre 2013, puis le 14 février 2014. L’interdiction court jusqu’au 14 septembre de cette année.
Les activités interdites dans la bande des 300 mètres (hors lagon, zones surveillées ou aménagées) sont les suivantes : la baignade (y compris avec équipement type palmes, masque et tuba) et les activités utilisant la force des vagues (surf, bodyboard, bodysurf, longboard, paddleboard).
Ainsi, la plongée, la pêche sous marine, ne sont pas concernées par ces restrictions.
Interdiction en attendant la sécurisation
Cette interdiction a été reconduite en février à cause de la présence régulière de requins potentiellement dangereux (ceux-ci sont d’autant plus nombreux en hiver austral), l’insuffisance d’éléments scientifiques permettant de revenir sur cette décision et l’attente des premiers résultats des projets expérimentaux.
Le programme Cap Requins fait partie de ces projets. Mis en place en janvier 2014 dans l’Ouest, il consiste à évaluer l’effet de dissuasion des lignes de pêche sur les squales. Il pourrait s’étendre dans l’Est et le Sud de l’île, mais aussi dans les zones d’activités nautiques.
Autre dispositif, comme les vigies requins, dont le bilan de l’expérimentation doit être dressé le mois prochain. Mais pour l’instant, pas de résultats : aucune interaction avec les squales en 800 heures et 71 sorties.
Le Comité opérationnel de réduction du risque requin réuni en début juillet a aussi évoqué différentes pistes de travail comme l’utilisation de la viande de requin dans la fabrication de nourriture pour animaux.
Certains dispositifs ont déjà été mis en place, comme des filets anti-requins qui ont récemment été placés à l’Étang-Salé, en plus des Roches Noires et de Boucan.
Des attaques dans les zones interdites
Bien que le surf et autres activités nautiques sont interdites depuis le 26 juillet 2013. Plusieurs attaques de requin ont été enregistrées ces derniers mois.
Le 26 octobre 2013, Tanguy, un baigneur, a été mordu par un squale à une dizaine de mètres du bord de la plage de l’Étang-Salé. Il a perdu sa jambe.
Plus récemment, le 22 juillet, Vincent, un quinquagénaire, a été attaqué par un requin alors qu’il se trouvait sur sa planche de surf sur le spot de la Gauche de Saint-Leu.
La crise requin, une crise économique
L’interdiction de baignade et de pratique de nombreuses activités nautiques, des attaques qui interviennent toujours, tout cela, fait beaucoup de tord à l’image de La Réunion qui peine à attirer les touristes. Les professionnels ont demandé des mesures "d’extrême urgence" et Patrick Serveaux, président de l’Île de La Réunion Tourisme, a évoqué demandé la mise en place "rapide" de "moyens pour sécuriser les zones de baignade".