Le chef de l’Etat a annoncé, le mardi 13 novembre 2012, que l’Outre-mer continuera de bénéficier des niches fiscales.
Lors de sa première conférence de presse à l’Elysée, le président de la République a exprimé sa volonté de maintenir la défiscalisation dans les départements ultramarins pour une année encore.
"Si nous l’avions supprimée, c’eut été pour le logement social, pour l’investissement productif, pour ces territoires, pour ces régions, une catastrophe", a affirmé le président pendant son allocution à l’Elysée.
Les ministres des Outre-mer, Victorin Lurel, de l’économie et des finances, Pierre Moscovici, et du budget, Jérôme Cahuzac, devront évaluer le dispositif actuel et trouver la meilleure solution pour stimuler l’investissement et l’emploi.
Bien qu’il prenne le risque que cette niche fiscale puisse surtout profiter aux populations les plus aisées, c’est l’ampleur des difficultés socio-économiques et des écarts entre l’Hexagone et les sociétés ultramarines qui plaident, selon Victorin Lurel, en faveur du maintien de la défiscalisation.
En effet, d’après l’INSEE, outre un faible taux d’investissement, le taux de chômage à La Réunion (33% de la population active) est trois fois plus élevé qu’en métropole (11%) tandis que le revenu net par foyer fiscal (16 200 euros par an) est, lui, une fois et demie inférieur à celui de l’Hexagone (23 400 euros). Les mêmes problèmes de manque d’emploi et de faiblesse des revenus se retrouvent dans les quatre autres départements d’Outre mer.
"Ca nous coûte, ça coûte à la solidarité nationale, ça permet, c’est vrai, je le fais volontiers ici apparaître, à certains hauts revenus, très gros patrimoines, d’en tirer des avantages" (...). Mais ça permet aussi d’avoir un flux d’investissements sur des territoires qui autrement pourraient être affectés encore davantage par le chômage", a insisté le chef de l’Etat.
Ce n’est pas donc une faveur financière qui est accordée aux sociétés ultramarines mais un "choix politique" justifié par leur situation économique et sociale très délicate et la nécessité de favoriser leur développement.
Source : Insee, Recensements de la population 2009, DGIFP