Développé à Madagascar, un remède à base de plantes dénommé JMAR est actuellement proposé aux personnes atteintes du VIH mais il lest également demandé aux patients d’arrêter leurs traitements anti rétroviraux pour bénéficier des effets de ce remède. Le COREVIH de La Réunion tire la sonnette d’alarme sur les risques encourus par les patients et tient à dénoncer les affirmations "mensongères" du Docteur Ramarovahiny, l’homme qui a développé ce remède sur la Grande Ile.
Le remède JMAR est actuellement proposé aux personnes infectées par le VIH de la zone Océan Indien mais la COREVIH de la Réunion souligne qu’il est également demandé aux patients atteints du Sida d’arrêter les anti rétroviraux "sous prétexte que le JMAR guérit à 100 % l’infection à VIH".
Après avoir développé ce remède à base de plantes sur la Grande Ile, le docteur Ramarivahiny dit aujourd’hui s’appuyer "sur les résultats de tests pré-cliniques et
d’essais thérapeutiques réalisés à Maurice (Dr PYNDIAH) et en Afrique du Sud
(CSIR)". Ces résultats auraient montré "la non toxicité et l’efficacité à 100 % de ce
médicament avec guérison des patients".
Le COREVIH de La Réunion affirme que des communiqués émanant du Dr Pyndiah - virologue à Maurice - et du CSIR (Council for Scientific and Industrial Research) d’Afrique du Sud, démentent formellement ces affirmations et indiquent au contraire que "le JMAR n’a pas d’activité in vitro contre les deux souches de VIH testées (sous type A et B) et qu’aucun test de toxicité digne de ce nom n’a été pratiqué". L’association des PVVIH de l’Océan Indien, Ravane+, a également fermement
condamné l’utilisation du JMAR.
Face à la circulation de ce nouveau remède contre le Sida, le COREVIH de la Réunion tient à "mettre en garde les personnes infectées par le VIH, particulièrement celles de notre zone (Maurice, Madagascar, Seychelles, Comores, la Réunion) sur la dangerosité que représente le fait d’arrêter ses anti rétroviraux, seul traitement efficace contre le VIH et de prendre le JMAR".
Le COREVIH de La Réunion :
- "dénonce les affirmations mensongères de Mr Ramarovahiny,
affirme le risque d’un tel traitement pour la santé individuelle des PVVIH (risque de toxicité du JMAR et risque d’évolution défavorable de l’infection à VIH) et pour la santé publique (risque de dissémination du virus par des personnes infectées pouvant se croire guéries),
met fermement en garde les personnes infectées par le VIH qui seraient
tentées d’entrer dans le protocole JMAR proposé, sur le risque vital
qu’elles encourraient,
attend des Autorités Sanitaires des différents pays de la zone qu’elles
condamnent officiellement ces pratiques et prennent les mesures
nécessaires pour qu’elles cessent définitivement".
Accusé de faire des publicités mensongères sur son JMAR , le docteur Jean Nicol Ramarovahiny a d’ores et déjà riposté en parlant d’une pure diffamation.