Le 1er juin dernier, le service d’Urologie du CHU Nord a fermé ses portes en raison d’un différend entre plusieurs professionnels de santé. Une fermeture qui a impacté de nombreux patients. C’est pourquoi, les professionnels ont interpellé les candidats aux régoniales, qui ont répondu.
"La santé est une préoccupation majeure de la population réunionnaise. L’offre publique de soins à La Réunion, notamment à travers le Centre hospitalier universitaire (CHU), subit de plein fouet les restrictions décidées par le gouvernement malgré cette période de crise sanitaire.
Plus localement, l’agence régionale de santé (ARS) et la direction générale du CHU se servent de leur mauvaise gestion pour organiser le transfert de services de soins essentiels au regard des affections les plus présentes à La Réunion, vers le secteur privé.
Par arrêté du 12 mai 2021, le directeur général du CHU à la demande de l’ARS a décidé la fermeture du service urologie du site nord du CHU de La Réunion, au 1er juin dernier, sans aucun égard pour les droits des patients et tout en piétinant la démocratie sanitaire.
Plus de 2200 patients de l’Est, du Nord, de l’Ouest de l’île et de la région Océan indien sont impactés brutalement. Le lien de confiance envers le médecin est rompu, le changement de parcours de soins est imposé unilatéralement.
La sécurité des malades n’est que faussement garantie, aucune transmission n’est assurée de l’ancien praticien vers le nouveau …
C’est une extrême violence faite aux patients et à notre île, où l’offre publique de soins tend à diminuer ! En effet, s’agissant de l’urologie le CHU a mis en place une unité fonctionnelle d’urologie hébergée sur le site NORD avec la participation exclusive des urologues privés du groupe Clinifutur.
Par ailleurs, la spécialité urologie ne sera plus enseignée à l’université de La Réunion, ce qui nous interroge sur la question de savoir si le CHU n’est pas appelé à être rétrogradé au rang de simple centre hospitalier régional."
Concrètement, qu’allez-vous entreprendre pour exiger de l’autorité de santé, la réouverture immédiate du service public d’urologie sur le site nord du CHU de La Réunion ?
"Je partage l’émotion des usagers, des représentants des usagers et des associations de patients face à la restriction de l’offre de soins au CHU Nord, en particulier la fermeture du service urologie du site nord du CHU de La Réunion, au 1er juin dernier et le fait que l’urologie ne sera plus enseignée à l’Université de La Réunion.
C’est pourquoi, je partage aussi mot pour mot le texte que vous m’avez soumis en ma qualité de candidate aux élections régionales.
Ainsi que vous savez je suis particulièrement attachée à la défense des services publics, cette richesse de ceux qui sont les plus démunis. Cela est particulièrement vrai dans le domaine de la santé qui devrait faire partie des biens communs de l’humanité et qui est, hélas ! comme les autres, rétrocédée au secteur privé lucratif.
Je suis aussi soucieuse de faire de La Réunion le pôle sanitaire de référence de cette région de l’océan Indien
Ces décisions vont à l’encontre de ces convictions et je les trouve d’autant plus inacceptables qu’elles concernent un Etablissement hospitalier qui porte de nom de Félix Guyon, un grand Réunionnais, fondateur de l’école de chirurgie urologique française, créateur de la “Clinique des voies urologiques” de l’Hôpital Necker, première chaire française exclusivement consacrée à l’urologie.
Il faut tout faire pour revenir sur ces décisions.
Pour cela j’utiliserai le pourvoir d’interpellation de la Région vis-à-vis du Gouvernement afin qu’il nous expose les raisons qui l’ont poussé à agir ainsi.
Si malgré la priorité affichée d’augmenter les moyens de l’hôpital public les raisons sont d’ordre budgétaire, et si l’Etat ne veut pas faire l’effort nécessaire, nous envisagerons la possibilité d’accompagner le maintien de ce service d’Urologie au CHU Nord et de la poursuite de l’enseignement de cette spécialité à l’Université de La Réunion."
Mesdames, Messieurs, Dans le cadre des élections régionales dont le second tour aura lieu le 27 juin prochain, vous m’avez sollicité pour connaître mon positionnement sur le devenir du service public d’urologie du site nord du CHU de La Réunion, fermé provisoirement depuis le 1er juin, sur recommandation de l’IGAS (l’Inspection Générale des Affaires Sociales).
L’intérêt avec lequel j’ai pris connaissance de votre courrier et de votre questionnement s’inscrit dans la continuité de la communication que j’avais tenu à faire à la presse sur le sujet, le 27 avril dernier, et dont vous avez certainement eu connaissance. Naturellement, et comme je l’avais déclaré publiquement, je déplore la situation difficile et perturbante dans laquelle sont plongés les 2200 patients réunionnais habitués à recourir au service d’urologie dans le Nord du département. Cependant, depuis la fermeture recommandée par l’IGAS, il s’avère que l’Agence Régionale de Santé, le Centre Hospitalier Universitaire et la Commission Médicale d’Établissement mettent tout en œuvre pour réorienter les malades vers d’autres établissements comme le CHU Sud et les cliniques de Sainte-Clotilde et des Orchidées.
Cette continuité des soins assurée par les services publics et privés est évidemment nécessaire et a vocation à demeurer strictement temporaire. Pendant cette période transitoire, je reste particulièrement vigilant et attentif à ce que les soins en matière d’urologie demeurent de qualité sur l’ensemble de l’île. En ce qui concerne la réouverture du service public d’urologie du site nord du CHU dans les plus brefs délais, elle constitue pour moi à la fois un impératif et une certitude.
Je me battrai si besoin auprès de l’État pour que celui-ci rétablisse très rapidement le service. Il relève en effet du devoir de l’État central de se montrer à l’écoute des besoins locaux. La réouverture du service devra néanmoins pouvoir s’effectuer dans les meilleures conditions possible pour la reprise de l’activité, et c’est également ce à quoi je veillerai avec la plus grande attention. En espérant avoir répondu à vos questionnements, je vous renouvelle mon engagement plein et entier sur le sujet majeur de santé public que vous portez."