Lors de son intervention à l’Assemblée Nationale, le député-maire Patrick Lebreton a interpellé le Ministre de l’Intérieur afin d’évoquer l’affaire des dérapages racistes à la brigade de gendarmerie de Bras-Panon. L’élu demande des sanctions exemplaires afin que les fonctionnaires "ne puissent plus distiller le venin de la haine".
Devant les députés de l’Assemblée Nationale, le député-maire Patrick Lebreton a souhaité revenir sur l’affaire des dérapages racistes à la brigade de gendarmerie de Bras-Panon. Cette affaire qualifiée de "scandaleuse" par Patrick Lebreton avait été dévoilée au grand jour dans les colonnes du Journal de l’Île. Ces dérapages racistes avaient immédiatement suscité un tollé général et la colère du Préfet Michel Lalande. Ce-dernier avait d’ailleurs fermement réagi en condamnant ces agissements et en promettant des sanctions.
Deux semaines après ces événements, l’élu réunionnais a souhaité interpeller le Ministre de l’Intérieur, sur ces comportements racistes et xénophobes. "Dans la gendarmerie de Bras-Panon, dans l’est de l’île, un faux portrait-robot stigmatisant les jeunes d’origine musulmane était affiché sur un panneau normalement destiné aux avis de recherche".
Le député-maire n’a pas mâché ses mots : " cette découverte au coeur d’un service public a suscité un très vif émoi", a-t-il assuré. Ainsi, ces derniers mois, la libération de la parole raciste et les dérapages de certains agents publics se sont multipliés. A Mayotte, un vice-recteur s’en est même rendu coupable. A la Réunion comme ailleurs, on ne peut tolérer que les gendarmes affichent dans un local public des documents racistes."
Patrick Lebreton a salué la réactivité du Préfet de la Réunion mais déploré l’installation d’un "fonctionnement malsain" sous le Gouvernement Sarkozy. Le député-maire a dénoncé la "prime à la stigmatisation, la prime au racolage avec les thèses racistes" et demandé au Ministre de l’Intérieur de sanctionner les gendarmes impliqués dans cette affaire, afin qu’ils ne "puissent plus distiller le venin de la haine".
En réponse aux inquiétudes émises par le député-maire, François Baroin a rappelé la signature d’une charte avec la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations (HALDE) en 2008. Le Ministre du budget et des comptes publics qui est aussi le porte-parole du Gouvernement a insisté sur le fait que "la loi s’applique pour tous, à la Réunion comme en Métropole". François Baroin n’a cependant annoncé aucune mesure de sanction pour les gendarmes de la Brigade de Bras-Panon.