Originaire de Guadeloupe, Marie-Luce Penchard est la première ministre chargée de l’outre mer, issue d’un Dom. Elle a été nommée Secrétaire d’Etat en juin 2009, puis Ministre en novembre dernier.
L’entretien se déroule dans les salons de la Préfecture. Dans une conversation à cœur ouvert, cette mère de deux enfants confie à Jean-Marc Collienne son attachement à la Réunion, mais défend aussi les Antilles dont les côtés négatifs apparaissent trop souvent dans les médias nationaux à son goût.
« Je connaissais déjà la Réunion, puisque j’y ai des attaches. Mon frère y vit depuis fin 2003. J’ai eu l’occasion de venir ici à plusieurs reprises en famille. Je suis allée au Piton de la Fournaise, j’aime bien les randonnées. Par contre je ne connaissais pas la forêt de Bélouve (visitée vendredi dernier). C’était important pour moi d’y aller. Je voulais y apporter tout le soutien du Gouvernement pour l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco ».
Marie-Luce Penchard encourage les jeunes ultramarins à tenter la carte de la mobilité :
« Pour notre jeunesse, je pense qu’il est important d’avoir une ouverture d’esprit. Avec la mondialisation, on ne peut pas simplement imaginer faire son parcours professionnel en restant proche de ses parents. Il faut cependant garder des liens très forts ».
Pour la Ministre chaque département doit garder ses spécificités et particularités :
« Je crois qu’il ne faut pas comparer les territoires. La Guadeloupe a son charme. Il serait difficile pour une Guadeloupéenne comme moi de parler différemment de son territoire d’origine. Par contre la Réunion est une terre d’accueil très chaleureuse. J’ai eu l’occasion de m’en rendre compte.
Du fait de ces religions différentes, il y a un respect des communautés. C’est cela qui m’a frappée quand je suis venue pour la première fois à la Réunion.
D’ailleurs mon frère qui vit ici apprécie ce climat de respect. Il a l’intention d’y rester jusqu’à la fin de ses jours ».
L’image de la Réunion en Métropole est-t-elle la même que celle des Antilles ?
« Je pense qu’il ne faut pas parler de manque de considération des Réunionnais en Métropole, par rapport aux Antillais. Bien souvent quand on parle de nous, c’est pour montrer des conflits, des grèves, ou des situations qui ne valorisent pas les Antilles. C’est souvent dommage ».