Antenne Réunion
Ce jeudi 4 juillet, Carl B., psychologue de l’éducation nationale, a comparu devant le tribunal de Saint-Pierre pour une série de différends de voisinage à l’Entre-Deux. Trois affaires, liées entre elles, ont été jugées à son encontre. Menaces de mort, demandes d’expulsion à l’encontre de ses locataires, crachats et incidents avec les voisins ont été évoqués lors du procès. Il a été condamné à une peine de 15 mois de prison avec sursis probatoire, assortie de soins obligatoires et d’une interdiction de se rendre à l’Entre-Deux.
Carl, un homme d’une cinquantaine d’années et père de famille, avait déjà été impliqué dans des procédures en 2009 pour conduite en état d’ivresse. Entre 2022 et 2023, il aurait commis quatre infractions liées à des incidents impliquant ses voisins à l’Entre-Deux. En tant que propriétaire, il avait l’habitude de louer certaines chambres de sa villa de manière informelle. Le 12 mars 2023, alors qu’il hébergeait Mme Geune, il aurait agi de manière agressive après avoir consommé de l’alcool, lui demandant de quitter les lieux et proférant des insultes envers sa propre fille de 11 ans. Il aurait également brisé son téléphone de manière violente avant de lui demander de partir. Mme Geune et sa fille se sont réfugiées chez un voisin, Laurent, qui a accepté de les accueillir. Peu de temps après, Carl a croisé Laurent dans la rue et a commencé à le menacer de mort en lui lançant des propos tels que : « Le jour où je serai à jeun, je t’exploserai les dents ! » Il l’a également insulté en lui crachant au visage. Carl a ensuite pris une branche de sa cour et a continué de proférer des menaces : « Je vais te fendre le crâne en deux, dans 10 ans, je vais te rendre la vie difficile », tout en crachant une nouvelle fois à son visage. Il convient de noter qu’auparavant, le 1er décembre 2022, Carl avait l’habitude de passer devant chez Laurent en klaxonnant, toujours en étant sous l’influence de l’alcool. Lorsque Laurent lui a demandé d’arrêter de klaxonner, Carl l’a également menacé en disant : « Je vais te mettre une balle dans la tête, je vais te tuer. » Le 9 février 2023, il a poursuivi ses menaces envers Laurent ainsi que deux autres voisins, qui ont également décidé de porter plainte.
Quelques mois plus tôt, le 31 juillet 2022, dans la même villa Carl avait hébergé une famille qui venait d’arriver à l’Entre-Deux. Il leur avait soudainement ordonné de quitter les lieux sous une semaine, proférant des menaces de mort telles que : « Je vais t’égorger, te couper la tête. Barre-toi ou je vais te tuer. » Le gérant du restaurant où résidait cette famille a témoigné : « Nous n’avions pas de contrat de location, et nous avons décidé de porter plainte car il nous menaçait avec des armes blanches et publiait de faux commentaires sur Google à propos de notre restaurant. »
Le procureur a souligné que la personnalité du prévenu était bien établie et que le problème fondamental était l’alcoolisme. Lui est requit une peine de 16 mois de prison avec sursis pendant deux ans, des soins obligatoires, le paiement des dommages et intérêts aux victimes, ainsi qu’une interdiction d’exercer sa profession de psychologue scolaire. L’avocat de la défense a affirmé que son client n’était plus lui-même lorsqu’il buvait : « Parfois, c’est son cerveau reptilien qui prend le dessus lorsqu’il se sent attaqué, il réagit comme il peut... » et a demandé une peine plus clémente.
Carl a reconnu les faits à la barre et a ajouté qu’il était alcoolisé en raison d’un traitement lourd lié à une dépression sévère qu’il subissait depuis quatre ans. « J’ai l’impression d’être la cible d’une meute orchestrée par mon ex-conjointe », a-t-il déclaré. Il a également ajouté : « Je regrette profondément tous les mots que j’ai prononcés dans ce contexte particulier. Ce n’est pas mon langage habituel. »
Le tribunal l’a condamné à une peine de 15 mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans. Il devra également suivre des soins pour son addiction à l’alcool et bénéficier d’un suivi psychologique. Il lui est interdit d’entrer en contact avec toutes les victimes et devra leur verser des dommages et intérêts d’un montant total de 1700 euros. En outre, il lui est interdit de se rendre dans la commune de l’Entre-Deux. Toutefois, il conserve le droit d’exercer sa profession.
F.D.