Maître Bruno Raffi, responsable Océan Indien du centre contre les manipulations mentales, s’exprime sur les dangers de l’enrôlement djihadiste.
Maître Bruno Raffi, responsable Océan Indien du centre contre les manipulations mentales, livre son analyse après l’arrestation de 5 personnes dans un coup de filet antiterroriste.
Il explique : "Nous pouvons parler de manipulation mentale dans la mesure où nous avons à faire à des mouvements apocalyptiques millénaristes à dérive mortifère qui remplacent le père. Al-Qaïda était une structure paternaliste et qui permet à beaucoup de jeunes à s’identifier à une forme d’autorité qui manque dans la société ou dans leur entourage."
Maître Bruno Raffi ajoute que : "Les mouvements djihadistes qui sont essentiellement sunnites salafistes reposent sur une acculturation, nouvelle culture, nouvelle identité, nouveau patronyme. Il y a le groupe et l’extérieur. L’extérieur est le diable, le monde qu’il faut conquérir. C’est dans la structure d’une secte qui délocalise des intérêts à des fins mortifères."
Pour les parents de jeunes peut-être enrôlés, Maître Bruno Raffi lance : "Les signes à surveiller, un engouement subite pour l’Islam lorsqu’il ne sont pas à la base des Musulmans, ce qui n’est pas éliminatoire. Un intérêt radical, un délaissement d’autres activités, un changement de vêtements, un changement de discours radical."
Au sujet d’internet, il détaille : "C’est un terrain de prédilection pour la criminalité internationale dont le djihadisme fait partie. Internet fait partie des outils pour attraper de nouvelles victimes et de nouveaux clients."
Pour ramener les jeunes enrôlés dans la société, il explique : "La prise de conscience est délicate. Il faut avoir accès à ces personnes qui sont généralement entourées d’un nouvel initié. Avec beaucoup de patient, il faut trouver un moment propice pour leur ouvrir les yeux. Ils sont surveillés et font partie du groupe."