La menace plane encore une fois sur les 1600 pompistes des stations-service de l’île. Ils pourraient faire les frais d’une éventuelle libéralisation des prix du carburant proposée par un rapport sur la formation des prix du carburant
Lundi matin, la mission Bolliet sur la formation des prix des carburants doit présenter son rapport définitif au secrétariat d’Etat à l’Outre-Mer. Il entrevoit à terme des baisses de prix possibles de 4 à 8 centimes. Déjà la présentation des "conclusions de la mission sur le prix des carburants dans les DOM" du 9 mars 2009 décrivait le mécanisme des prix comme "inflationniste" et constatait des "surestimations dans les frais amonts, le coût du stockage et la marge des compagnies pétrolières", pour un total de 3 centimes par litre. Cette même présentation estime à 1350 le nombre d’employés de stations-service qui représenteraient un coût à la pompe de 5 centimes par litre et propose notamment :
- le maintien de la réglementation du prix de l’approvisionnement et du stockage "en raison de la situation monopolistique" (approvisionnement groupé à Singapour, capacités de stockage détenue par un seul opérateur pour éviter la duplication des coûts) ;
- la libéralisation des prix au niveau de la distribution avec comme conséquence probable le développement du libre-service, l’automatisation des pompes et un impact probable sur l’emploi de "70%" des pompistes.
Enfin la mission ne voit "pas obstacles juridique, sous réserve de modification législative" au transfert du pouvoir d’administration du prix aux collectivités locales.
Selon les professionnels de l’île, La Réunion compte 1600 pompistes dans les 150 stations-services de l’île. Ce sont eux qui pourraient faire les frais d’une éventuelle libéralisation des prix du carburant à la pompe. Car libérer les prix à la pompe sans toucher au prix d’achat pourrait amener les gérants à rogner sur leurs charges salariales. Et donc de se passer des pompistes pour devenir des stations "libre-service", comme en métropole.